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Syrie et Turquie : Vers une nouvelle coopération stratégique

by Sara
Syrie, Turquie

Syrie et Turquie : Vers une nouvelle coopération stratégique

La visite du président syrien Ahmad al-Shara à Ankara le 4 février a eu lieu dans un contexte local et régional très sensible. C’est la première fois que Shara se rend dans un pays non arabe, et cette visite revêt une grande importance en raison des nombreux dossiers qui préoccupent les deux pays, en particulier la coopération militaire et économique.

Les sujets incluent les sanctions imposées à la Syrie, la reconstruction, la question des réfugiés syriens en Turquie, et les défis sécuritaires liés à la domination des Forces démocratiques syriennes (QSD) dans le nord-est de la Syrie, soutenues par les États-Unis, ainsi que les activités de l’État islamique dans le désert syrien.

Le rapport discute de l’importance des dossiers qui unissent les deux pays ainsi que de l’impact potentiel de leur partenariat sur leurs situations internes et leurs relations avec l’environnement régional, à un moment où les axes régionaux sont en pleine transformation après le retrait iranien de la Syrie et du Liban.

Drapeaux au point de contrôle à Jarablus, une ville capturée par l'armée syrienne libre soutenue par la Turquie

On s’attend à ce que la route internationale reliant la Syrie à la Turquie devienne un nouvel axe commercial entre les pays du Golfe et la Turquie.

Priorités de la coopération

Les dirigeants syriens et turcs planifient soigneusement leurs démarches pour établir un partenariat. Il existe des obstacles juridiques dus aux sanctions internationales et américaines héritées du régime de l’ancien président Bachar el-Assad, ainsi que des défis sécuritaires, notamment avec le maintien de la région nord-est de la Syrie hors du contrôle de Damas.

  • Travailler à lever les sanctions économiques sur la Syrie en exploitant les bonnes relations entre le président américain Donald Trump et son homologue turc.
  • Unir la géographie syrienne face aux menaces posées par le projet des QSD.
  • Établir une feuille de route politique pour résoudre le dossier de l’est de l’Euphrate pacifiquement.

Il semble que Damas et Ankara échangent des rôles pour traiter ce dossier, avec des menaces militaires de la part d’Ankara et des offres de négociation de la part de Damas.

Cérémonie de remise des diplômes pour les combattants soutenus par la Turquie

Coopération militaire et sécuritaire

La Turquie dispose de 129 points militaires et sécuritaires en Syrie, établis depuis 2016 lors de l’opération Bouclier de l’Euphrate contre l’État islamique. Ces bases couvrent les régions nord et nord-ouest de la Syrie.

Auparavant, la Turquie avait tenté de légaliser sa présence militaire en cherchant à normaliser les relations avec le régime syrien, mais la situation actuelle offre de nouvelles opportunités pour discuter d’une coopération militaire plus globale.

Selon des sources turques citées par Bloomberg, Ankara souhaite conclure un accord de défense mutuelle, permettant un redéploiement militaire en réponse aux menaces sécuritaires communes.

Par ailleurs, des discussions sont en cours pour créer des bases de défense aérienne afin de protéger l’espace aérien syrien. Le ministre turc de la Défense, Yaşar Güler, a déclaré que des plans étaient en préparation, tout en niant qu’un accord ait été atteint.

Alliance régionale

Face à l’importance du rôle turc dans la lutte contre l’État islamique, Ankara semble vouloir établir une alliance régionale incluant la Jordanie, l’Irak, la Syrie et la Turquie pour faire front à la menace terroriste.

Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a notamment évoqué des initiatives régionales pour combattre l’État islamique.

La Syrie, désireuse de diversifier ses sources d’armement, pourrait se tourner vers la Turquie pour des équipements militaires avancés, alors que des discussions sur un accord de défense sont en cours.

Coopération économique

La présence de plus de 3 millions de réfugiés syriens en Turquie a renforcé les liens économiques entre les deux peuples. De nombreux investisseurs syriens ont rejoint le marché turc, et les villes industrielles établies dans le nord de la Syrie en coopération avec la Turquie jouent un rôle crucial dans la relance économique.

Avec la chute du régime syrien et l’espoir d’une stabilité accrue, la coopération économique pourrait s’étendre à divers secteurs pour soutenir la reconstruction et revitaliser la production locale.

Un corridor commercial

Après la chute du régime Assad, la Syrie retrouve son importance en tant que corridor commercial reliant le Golfe arabe à la Turquie et à l’Europe. La route internationale « M5 », reliant le poste frontière de Bab al-Salama à la Syrie et le poste de Nasib à la frontière syro-jordannienne, est stratégique pour inciter la Turquie et les pays du Golfe à investir dans sa réhabilitation.

On s’attend à une augmentation des échanges commerciaux entre les deux pays, bien que Damas reste prudente face à des relations commerciales déséquilibrées.

source:https://www.aljazeera.net/politics/2025/2/8/%d8%b3%d9%88%d8%b1%d9%8a%d8%a7-%d9%88%d8%aa%d8%b1%d9%83%d9%8a%d8%a7-%d8%a8%d8%b5%d8%af%d8%af-%d8%aa%d8%a3%d8%b3%d9%8a%d8%b3-%d8%b4%d8%b1%d8%a7%d9%83%d8%a9

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