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Warren Buffett, surnommé l’Oracle d’Omaha, annonce sa retraite à 94 ans, mettant fin à une carrière exceptionnelle marquée par une discrétion et une rigueur rares dans le monde des ultra-riches. Son successeur, Greg Abel, prendra la tête de Berkshire Hathaway à la fin de l’année, perpétuant ainsi l’empire financier bâti patiemment par Buffett depuis plusieurs décennies.
Un empire financier unique et performant
Reconnu comme un gourou du capitalisme moderne, Warren Buffett a bâti la cinquième fortune mondiale grâce à un conglomérat hétéroclite devenu la huitième plus grande capitalisation boursière au monde, avec une valorisation dépassant le millier de milliards d’euros à Wall Street. Berkshire Hathaway détient une multitude d’entreprises, allant des piles Duracell à l’assureur Geico, ainsi que des participations dans des sociétés soigneusement choisies telles que Coca-Cola, Bank of America, Chevron ou American Express.
Depuis qu’il a pris le contrôle de Berkshire Hathaway en 1965, Buffett a appliqué une stratégie d’investissement à long terme, privilégiant la stabilité et la solidité financière des entreprises. Cette méthode lui a permis d’obtenir, sur plusieurs décennies, un rendement annuel presque deux fois supérieur à celui de l’indice S&P 500.
Un mode de vie simple malgré une immense fortune
Malgré une fortune estimée à environ 158 milliards d’euros selon Forbes, Warren Buffett mène une vie étonnamment modeste. Installé dans la même maison d’Omaha (Nebraska) depuis 1958, achetée pour environ 28 500 euros à l’époque, il est un habitué de McDonald’s et un fervent consommateur de Coca-Cola. Ses loisirs se limitent au bridge, à la pratique du ukulélé et au golf, bien qu’il reconnaisse que posséder un jet privé lui facilite considérablement les déplacements.
Engagement philanthropique et avis tranchés
Warren Buffett se distingue également par son engagement caritatif. Avec Bill Gates, il a lancé en 2010 « The Giving Pledge », un engagement public de milliardaires à reverser au moins la moitié de leur fortune à des œuvres philanthropiques. À ce jour, Buffett a déjà fait don d’environ 56 milliards d’euros, dont une grande partie à la Fondation Bill et Melinda Gates. En 2024, il a précisé que le reste de sa fortune serait légué à la fondation Susan Thompson Buffett, nommée d’après sa première épouse, ainsi qu’à plusieurs fondations gérées par ses enfants.
Ce démocrate convaincu n’hésite pas à exprimer des opinions fortes, critiques notamment à l’égard du bitcoin, de l’intelligence artificielle et des politiques commerciales de Donald Trump. Chaque année, il rassemble des milliers d’actionnaires à l’assemblée générale de Berkshire Hathaway, un événement surnommé le « Woodstock » des investisseurs.
Un parcours hors norme dans la finance
Né le 30 août 1930 dans une famille de classe moyenne, Warren Buffett s’initie très tôt à la finance, passant sa première déclaration d’impôts à l’âge de 13 ans. Après des études à Wharton et l’université du Nebraska, puis à Columbia, il démarre sa carrière à Wall Street. En 1956, il crée sa première société d’investissement qui fusionnera en 1965 avec Berkshire Hathaway, une entreprise textile qu’il transformera en conglomérat majeur avec l’aide de son fidèle associé Charlie Munger, décédé en 2023.
Buffett a su dénicher des entreprises sous-évaluées et attendre patiemment leur valorisation, évitant les modes et privilégiant la « vieille économie américaine ». Parmi ses rares investissements dans la tech figure Apple, dont Berkshire a vendu la moitié des actions pour environ 47 milliards d’euros à l’été 2024.
Un businessman respecté et lucide sur son avenir
Sous une apparence de gentleman classique, Warren Buffett se révèle un négociateur redoutable. À l’assemblée générale 2024, il a évoqué pour la première fois sa mortalité avec humour et lucidité, s’adressant à ses actionnaires : « J’espère bien que vous serez là l’année prochaine… et moi aussi ! »