Koweït: Prévision de revenus en baisse à 61,6 Mds USD en 2024-2025
Le ministre des Finances et ministre d’État koweïtien chargé des Affaires économiques et de l’Investissement, Anwar Al Mudhaf, a prévu une baisse des recettes budgétaires de son pays pour l’exercice financier (2024-2025) de 2,8%, s’élevant à environ 18,9 milliards de dinars koweïtiens (61,6 milliards de dollars).
Dans une interview accordée à la télévision koweïtienne hier soir, mercredi, le ministre a ajouté que le total des dépenses prévues dans le budget général (2024-2025) était estimé à 24,5 milliards de dinars (79,9 milliards de dollars), en baisse de 6,6% par rapport à l’exercice financier précédent. Il a expliqué que le budget devrait enregistrer un déficit de 5,6 milliards de dinars (18,2 milliards de dollars).
Soutien… à ceux qui le méritent
En ce qui concerne le soutien, le ministre Mudhaf a déclaré qu’il y a « une injustice dans sa répartition », car « elle est accordée à ceux qui en ont besoin et à ceux qui n’en ont pas besoin ». Il a souligné l’importance de cibler le soutien vers ceux qui le méritent, car « il n’est pas logique que le soutien soit le même pour les individus et les entreprises ». Il a insisté sur le fait que la durabilité et l’équité sont des éléments essentiels pour toute réforme financière à venir.
Le ministre a affirmé qu’une des faiblesses de l’économie koweïtienne est sa dépendance à une seule source de revenus, à savoir le pétrole, ajoutant que la durabilité financière est un objectif majeur des réformes visant à diversifier les sources de revenus au lieu de compter uniquement sur le pétrole, tout en créant de nouvelles opportunités d’emploi par le biais de la participation du secteur privé.
Il a noté que ces dix dernières années, le Koweït a enregistré un déficit budgétaire de près de 33 milliards de dinars (107,6 milliards de dollars), financé par les réserves de l’État, soulignant que « le déficit prévu dans le budget au cours des quatre prochaines années est estimé à 26 milliards de dinars (84,8 milliards de dollars) ».
Il a ajouté que « le Koweït est un pays riche, mais si la cadence de dépenses reste la même sans prendre de mesures de réforme, il faudra recourir aux réserves pour combler le déficit budgétaire ».
Ministre des Finances et ministre d’État koweïtien chargé des Affaires économiques et de l’Investissement Anwar Al Mudhaf (Réseaux sociaux)
Terres de l’État… Réévaluation
Concernant les terres de l’État, le ministre Mudhaf a souligné la nécessité de les revoir en fonction du type de projets et d’initiatives, car « les terres de l’État restent un actif très précieux, et leur réévaluation est un principe… et ce principe est octroyé à des projets à des prix dérisoires, il est maintenant impératif de revoir la tarification de ces terres précieuses ».
Dans un autre contexte, le ministre des Finances a mentionné que la Chine « a désigné une société chinoise pour mettre en œuvre le port de Mubarak Al-Kabeer, et actuellement des correspondances sont échangées entre elle et le gouvernement koweïtien pour entamer le processus de finalisation de la construction du grand port de développement prochainement ». Il a souligné que les consultations portent également sur plusieurs autres projets de développement, notamment le projet de Shagaya pour les énergies renouvelables.
Il a affirmé que l’État travaille actuellement à l’élaboration de réformes financières et a des projets futurs pour suivre le développement dans la région du Golfe.
De son côté, la sous-secrétaire du ministère des Finances, Assil Al Maneefi, a déclaré que les recettes avaient diminué en raison de la baisse de la part du Koweït dans la production pétrolière totale au sein de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), tandis que les dépenses ont baissé en raison de l’instauration d’un plafond pour rationaliser les dépenses du budget. Elle a précisé que la diminution des dépenses en capital ne signifie pas une diminution des dépenses en capital de l’État.
Elle a indiqué que la part des salaires et du soutien dans le budget estimatif représentait 78,8% de sa valeur, les salaires s’élevant à 14 milliards de dinars (45,6 milliards de dollars) tandis que les différents types de soutien atteignaient 4 milliards de dinars (13 milliards de dollars).