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Le salaire minimum inquiète de plus en plus la Banque d’Angleterre et les entreprises
Récemment, l’augmentation du salaire minimum au Royaume-Uni suscite des inquiétudes concernant l’inflation et les conséquences involontaires sur les revenus des employés, ce qui pose des défis tant pour les entreprises britanniques que pour la Banque d’Angleterre.
Selon Bloomberg, l’augmentation d’environ 10% du salaire minimum, également connu sous le nom de salaire minimum national, introduite en avril dernier, met à rude épreuve les budgets des entreprises, entravant leurs capacités de recrutement. Cela remet en question les ambitions du gouvernement de Keir Starmer, en conflit avec les groupes d’entreprises et la Banque d’Angleterre.
Pressions sur les entreprises et contraintes de l’emploi
Les groupes d’entreprises ont exprimé leurs craintes concernant la récente augmentation des salaires. Cette augmentation, l’une des plus importantes jamais enregistrées à hauteur de 9,8%, met les budgets des entreprises à leur limite et affecte leurs pratiques de recrutement, selon Bloomberg.
La récente victoire écrasante du Parti travailliste la semaine dernière et son engagement à appliquer un « vrai salaire de subsistance » augmentent les pressions. La ministre des Finances, Rachel Reeves, a confirmé l’engagement du gouvernement à créer des emplois prospères et à résoudre la crise du coût de la vie lors de son discours avant-hier.
Cependant, les groupes d’entreprises, les experts en recrutement et les économistes mettent en garde contre le fait que la pression continue pour augmenter le salaire minimum pourrait aggraver l’inflation et entraver la capacité des entreprises à offrir d’autres avantages aux employés, tels que la garde d’enfants et la réduction des coûts de déplacement, selon l’agence.
La politique du précédent gouvernement conservateur, consistant à augmenter les salaires, a entraîné une baisse des postes vacants et une augmentation du taux de chômage, ce qui indique que les entreprises pourraient hésiter à recruter dans le nouvel environnement salarial.
Le gouvernement du Parti travailliste dirigé par Starmer a promis d’appliquer un « vrai salaire de subsistance », ce qui a accru les pressions (REUTERS)
Inflation et conséquences économiques
La Banque d’Angleterre surveille de près les plans salariaux du Parti travailliste avant sa réunion en août prochain, où elle décidera des modifications possibles des coûts de prêt.
La Banque d’Angleterre a averti -selon Bloomberg- que l’augmentation du salaire minimum pourrait avoir un impact plus important sur les salaires et les prix dans l’économie globale que prévu initialement.
L’économiste Jonathan Haskell souligne dans une déclaration à Bloomberg que le marché du travail serré devrait maintenir l’inflation au-dessus de la cible, justifiant ainsi le maintien des taux d’intérêt inchangés pour le moment.
Les pressions salariales pourraient raviver l’inflation, ce qui rend les décideurs plus prudents quant à la réduction des taux d’intérêt.
Les économistes de Goldman Sachs ont souligné que les effets sur la Banque d’Angleterre seraient limités, mais ils ont mis en garde contre des ajustements plus lents des taux d’intérêt si le Parti travailliste met en œuvre de fortes hausses du salaire minimum.
Les dirigeants d’entreprise expriment leurs inquiétudes concernant l’augmentation du salaire minimum. Alex Baldock, PDG de l’entreprise « Currys PC World », a déclaré que cette politique pourrait rendre le recrutement de nouveaux travailleurs coûteux.
Augmentation du nombre d’emplois au salaire minimum
L’augmentation du salaire minimum a entraîné une augmentation du nombre d’emplois rémunérés au salaire minimum, attendu à atteindre deux millions, soit une augmentation de 25% par rapport à 2023.
L’augmentation du salaire minimum a entraîné une augmentation du nombre d’emplois rémunérés au salaire minimum (GETTY)
Stuart Hayland, associé de la rémunération des employés chez Blake Rottenberg, a souligné dans une déclaration à Bloomberg l’impact important sur les employeurs, indiquant que même ceux qui gagnaient auparavant plus que le salaire minimum sont désormais touchés.
Solutions potentielles
L’une des solutions proposées consiste en des exemptions fiscales ciblées pour les revenus les plus bas, bien que le Parti travailliste ait choisi de maintenir les politiques fiscales établies par le gouvernement conservateur, réduisant ainsi le nombre de travailleurs entrant dans la tranche minimale chaque année.
Hayland souligne la nécessité de trouver un équilibre en déclarant : « Nous devons mettre plus d’argent dans les poches des plus pauvres de la société, mais de nombreux employeurs se demandent si c’est la bonne façon de le faire…