Home ActualitéBusinessQue reste-t-il après la dé-escalade économique au Yémen

Que reste-t-il après la dé-escalade économique au Yémen

by Marie

Que reste-t-il après la dé-escalade économique au Yémen

La crise économique au Yémen qui couvait depuis des années sous la surface, a récemment émergé et a failli déclencher une guerre intense entre le gouvernement yéménite reconnu internationalement et la groupe Houthi. Cependant, des interventions internationales et régionales ont temporairement apaisé la situation, aboutissant à un « accord de réduction des tensions économiques » et à la prolongation d’une trêve.

Le bureau du représentant spécial de l’ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, a annoncé, mardi dernier, un accord entre les deux parties, comprenant les points suivants :

  • Annulation des décisions et mesures contre les banques des deux côtés, avec un engagement à ne pas prendre de décisions similaires à l’avenir.
  • Reprise des vols de la Yemenia entre Sanaa et la Jordanie, avec augmentation des liaisons à trois par jour, ainsi que la mise en place de vols quotidiens vers Le Caire et l’Inde, selon les besoins.
  • Accord pour organiser des réunions afin de traiter les défis administratifs, techniques et financiers, ainsi que pour discuter de toutes les questions économiques et humanitaires basées sur une feuille de route (plan pour une solution politique globale au Yémen).

Les racines de la guerre économique entre le gouvernement et les Houthis

La guerre entre le gouvernement yéménite, basé à Aden depuis 2015, et le groupe Houthi, qui a pris le contrôle de la capitale Sanaa en 2014, est caractérisée par des luttes pour le pouvoir, plutôt que par des conflits militaires directs. Cette lutte a mené à une guerre d’usure qui a particulièrement affecté la population, déstabilisé l’économie et sapé la souveraineté nationale.

Le riyal yéménite en chute libre

Les étapes clés du conflit économique

  • En septembre 2016, le président yéménite de l’époque, Abdrabbuh Mansur Hadi, déplace le siège de la Banque centrale yéménite de Sanaa à Aden.
  • Les Houthis interdisent en décembre 2019 la nouvelle monnaie yéménite imprimée en Russie, ce qui provoque une crise financière.
  • En novembre 2022, les Houthis attaquent le port de Al-Dhabba, entraînant l’arrêt des exportations de pétrole.
  • En mars 2024, les Houthis émettent une nouvelle monnaie en pièces de 100 riyals, que le gouvernement d’Aden refuse de reconnaître.

Quels bénéfices retirés de l’accord ?

Le représentant de l’ONU, Hans Grundberg, a demandé au Conseil de direction présidentiel de retarder l’application des mesures de la Banque centrale d’Aden jusqu’à la fin août et d’initier des négociations avec les Houthis pour trouver une solution. L’accord de réduction des tensions a été bien accueilli par le gouvernement yéménite, qui l’a considéré comme un pas vers des réformes économiques.

Cependant, certains analystes estiment que cet accord pourrait renforcer les Houthis et accroître les difficultés des citoyens. Des voix critiques, telles que celle du professeur Abd al-Wahhab Al-Ajri, soulignent que les Houthis cherchent à saper le processus de paix et à accroître leur influence économique sans véritable calendrier de paix.

Impact de l’accord sur l’économie et la population

Les experts s’accordent à dire que l’accord pourrait améliorer l’accès aux services financiers et réduire l’inflation qui afflige les citoyens. Cela pourrait également créer un environnement plus favorable aux investisseurs, ce qui serait bénéfique pour la croissance économique à long terme.

  • Amélioration de la stabilité financière et réduction de la pression sur la monnaie nationale.
  • Meilleure accessibilité des services bancaires, notamment pour ceux nécessitant des soins médicaux.
  • Création d’une politique monétaire unifiée pour renforcer l’économie.

Perspectives de l’accord économique

Les experts soulignent que si l’accord sur la monnaie et l’exportation de pétrole est respecté, cela pourrait ouvrir la voie à une réelle amélioration économique. Toutefois, des risques demeurent tant que les parties ne s’engagent pas sérieusement dans un dialogue constructif, ce qui pourrait rendre l’accord caduc.

En conclusion, le chemin reste semé d’embûches pour le Yémen, et l’issue de cet accord dépendra largement de la volonté des acteurs internes et externes de respecter leurs engagements.

Fluctuation du riyal yéménite

You may also like

Leave a Comment