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Plusieurs sources réunies décrivent une scène politique tendue autour de l’élection présidentielle camerounaise. Issa Tchiroma Bakary, candidat de l’opposition, a revendiqué la victoire sur sa page Facebook, alors que les résultats officiels n’ont pas été publiés et que le Conseil constitutionnel n’a pas fixé la proclamation. Le président sortant Paul Biya, âgé de 92 ans et au pouvoir depuis 43 ans, reste en lice pour un huitième mandat. Dans ce contexte, les autorités indiquent que la proclamation des résultats est attendue au plus tard le 26 octobre et que des craintes de fraude persistent.
Issa Tchiroma Bakary affirme une victoire claire et appelle au respect des urnes
Selon les dépêches, Tchiroma a déclaré : « Notre victoire est claire. Elle doit être respectée », et a ajouté « accepter la vérité des urnes » ou à « plonger le pays dans un tourment ». « Le peuple a choisi, et ce choix doit être respecté », a-t-il insisté, promettant de publier un rapport détaillé des résultats par région.
S’il est autorisé de rendre public les procès-verbaux de chacun des bureaux de vote, il est en revanche illégal de proclamer le résultat du vote avant le Conseil constitutionnel.
Les autorités n’ont ni communiqué le taux de participation ni précisé la date exacte de proclamation des résultats, prévue avant le 26 octobre par le Conseil constitutionnel, alors que des craintes de fraude persistent en faveur de Paul Biya, 92 ans, réélu avec plus de 70 % des voix depuis plus de deux décennies.
Contexte et enjeux autour des résultats et des promesses d’observateurs
Des sources rappellent que la proclamation du résultat est interdite avant le Conseil constitutionnel et que les autorités n’ont pas fixé de date exacte.
Dans l’historique récent, Maurice Kamto, arrivé deuxième du scrutin en 2018 et dont la candidature a été rejetée cette année, s’était proclamé vainqueur au lendemain du vote. Kamto avait ensuite été arrêté, et les rassemblements de ses partisans dispersés à coups de gaz lacrymogènes et canons à eau, et des dizaines de manifestants arrêtés — certains demeurent emprisonnés.
Dans son fief de Garoua, où le candidat Tchiroma s’est retrouvé pris dans des échauffourées entre ses partisans et les forces de l’ordre dimanche, la présence militaire est renforcée mardi matin, a constaté un journaliste de l’AFP.
« La campagne a été beaucoup plus animée » que d’ordinaire explique à l’AFP Stephane Akoa, politologue camerounais.
Réactions et perspectives
Dimanche soir à la clôture du scrutin, de nombreux partisans scandaient « Au revoir Paul Biya, Tchiroma arrive » dans le quartier de la Briqueterie, fief du candidat à Yaoundé.
L’équipe de campagne de Tchiroma affirme avoir placé des observateurs dans 90 % des bureaux et envisage une approche statistique fondée sur les procès-verbaux.
En parallèle, l’échiquier politique camerounais demeure divisé et les regards restent rivés sur les PV régionaux et les éventuelles contestations, sans qu’un verdict clair n’ait encore émergé.