Home ActualitéCanada face aux défis économiques après le retour de Trump

Canada face aux défis économiques après le retour de Trump

by Sara
Canada, États-Unis

Canada face aux défis économiques après le retour de Trump

Le retour du président des États-Unis, Donald Trump, à la Maison Blanche a apporté un coup de fouet aux gestionnaires de l’économie canadienne, évaluée à 2,1 billions de dollars. Déjà frappée par des pressions internes telles qu’une croissance stagnante et une crise du logement, Ottawa est désormais confronté à la menace de tarifs douaniers de la part des États-Unis, son principal partenaire commercial.

Une réévaluation politique

La promesse de Trump de suivre une voie protectionniste présente d’énormes défis pour quiconque remplacera le Premier ministre Justin Trudeau, dont la popularité est très faible, avant des élections nationales qui pourraient se tenir dès mai, selon les économistes. Tony Stillo, directeur de l’économie canadienne chez Oxford Economics, a déclaré à Al Jazeera : « C’est une tâche décourageante pour celui qui prendra la relève de Trudeau, car il y a peu de temps avant un appel aux élections anticipées. »

Les menaces de tarifs douaniers

Bien que les tarifs aient à peine été mentionnés dans le discours inaugural de Trump, tout espoir de répit a été balayé quelques heures plus tard lorsqu’il a annoncé qu’il pourrait imposer un tarif de 25 % sur le Canada et le Mexique dès le 1er février. Lars Olsberg, professeur d’économie à l’Université Dalhousie à Halifax, a averti : « Que se passe-t-il avec les exportations canadiennes en cas de guerre tarifaire avec les États-Unis ? C’est un facteur déterminant énorme, car 80 % de nos exportations vont vers les États-Unis, ce qui représente une énorme vulnérabilité. »

Les exportations canadiennes vers les États-Unis représentent environ 20 % de son produit intérieur brut (PIB). Un tarif de 25 % aurait un effet « significatif » sur l’économie canadienne, provoquant potentiellement une récession, a déclaré Stephen Brown, économiste adjoint pour l’Amérique du Nord chez Capital Economics. Toutefois, il a également noté que les menaces tarifaires de Trump pourraient être une tactique de négociation concernant l’Accord États-Unis-Mexique-Canada, qui doit être révisé l’année prochaine.

Les préoccupations canadiennes

Trump a clairement exprimé trois préoccupations à l’égard du Canada : le déficit commercial, la sécurité des frontières et les dépenses relativement faibles du Canada en matière de défense au sein de l’OTAN. Selon Brown, Ottawa pourrait répondre à ces préoccupations en augmentant ses achats d’équipements de défense aux États-Unis, ce qui lui permettrait de respecter les objectifs de dépenses de l’OTAN et de renforcer la sécurité à la frontière.

Le ministre canadien des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a déclaré que le Canada était prêt à répondre à d’éventuels tarifs. Après les commentaires de Trump, le ministre canadien des Finances, Dominic LeBlanc, a affirmé qu’il serait « une erreur » pour les États-Unis de procéder avec des tarifs, soulignant que cela affecterait le coût de la vie et les emplois aux États-Unis.

Pressions internes

En plus des défis posés par Trump, Trudeau et son Parti libéral sont sous pression sur le front interne en raison du mécontentement généralisé concernant le logement inabordable et l’état des services publics, tels que la garde d’enfants et les soins de santé. Un autre facteur qui nuit à la popularité du gouvernement est la taxe sur le carbone, devenue un cri de ralliement pour le Parti conservateur de l’opposition, dirigé par Pierre Poilievre.

Introduite en 2019 pour encourager la transition vers une énergie plus propre, cette taxe a quadruplé pour atteindre 80 dollars canadiens (55,5 dollars) par tonne et devrait atteindre 170 dollars canadiens (118 dollars) d’ici 2030. Poilievre a promis d’« annuler la taxe ». Bien qu’une suppression de cette taxe réduirait les prix à la pompe de 25 cents par litre, elle mettrait également un terme aux remboursements accordés aux particuliers et familles éligibles pour compenser les coûts des prix élevés des carburants.

Immigration et enjeux économiques

En matière d’immigration, Trudeau a annoncé une réduction significative de l’accueil des migrants, ce qui a dérangé de nombreuses vies et plans d’affaires. La hausse du sentiment négatif envers l’immigration a été la plus rapide depuis que l’Institut Environics a commencé à poser la question en 1977. Les Canadiens commencent à exprimer des doutes sur qui est admis dans le pays et comment ces individus s’intègrent dans la société canadienne.

Alors que le Canada a longtemps concentré sa politique d’immigration sur les immigrants qualifiés, des changements dans la politique, notamment la réduction des visas de résident temporaire, commencent à affecter l’économie, entraînant une baisse des loyers et une disponibilité accrue de logements.

Vers un avenir incertain

Les défis structurels de longue date, notamment la faible productivité et les investissements commerciaux faibles, persistent. Olsberg a averti : « L’augmentation de l’inégalité et de l’insécurité génère beaucoup de colère et d’anxiété. » La situation géopolitique mondiale, y compris la guerre en Europe et la pandémie de COVID, continue de compliquer la situation. Avec Trump en arrière-plan, la colère et l’anxiété deviennent des enjeux centraux à l’approche des élections et face à une économie en mutation.

You may also like

Leave a Comment