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Une nouvelle étude américaine met en lumière le lien potentiellement dangereux entre la consommation problématique de cannabis et le risque accru de développer un cancer de la bouche. Selon les chercheurs, l’usage chronique et une dose régulière de cannabis pourraient tripler la probabilité de diagnostiquer cette maladie, un phénomène encore plus préoccupant chez les fumeurs de tabac où le risque est multiplié par six.
Les risques liés à la combustion et aux composés cancérigènes
Les travaux, menés par le Professeur Raphael Cuomo de l’Université de San Diego, ont analysé les dossiers de plus de 45 000 adultes sur une période de sept ans. Ils ont observé que parmi eux, 949 personnes (soit 2,1 %) atteintes d’une addiction au cannabis ont été diagnostiquées avec un cancer de la bouche. Chez celles et ceux qui étaient dépendants, le risque était plus de trois fois supérieur à celui de la population non dépendante. Les résultats soulignent que la fumée de cannabis contient de nombreux agents cancérigènes, comparables à ceux présents dans la fumée de tabac, lesquels endommagent les tissus buccaux.
Les effets immunodépresseurs du tétrahydrocannabinol (THC)
Une autre hypothèse avancée par l’étude concerne les effets immunodépresseurs du THC, composant actif du cannabis. Selon le professeur Cuomo, ces effets pourraient affaiblir les defenses naturelles de la bouche, augmentant ainsi la vulnérabilité aux cellules cancéreuses. Les risques s’accroissent considérablement chez les consommateurs réguliers, tant pour le cancer de la bouche que pour d’autres cancers liés aux toxines inhalées.
Une situation préoccupante en France
En France, la consommation de cannabis reste très répandue, avec près de 900 000 usagers quotidiens recensés en 2022, principalement entre 11 et 75 ans, selon la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca). Les connaissances sur les effets à long terme de cette consommation, notamment en ce qui concerne le risque oncologique, restent encore insuffisantes, mais ces nouvelles études soulignent la nécessité de renforcer la vigilance.
Les résultats soulignent également l’importance d’évaluer la dangerosité du cannabis en tant que substance qui, en plus de ses effets psychoactifs, pourrait avoir des conséquences graves sur la santé physique, en particulier dans le contexte de la consommation chronique ou problématique.