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Célébrations en Malaisie: Hommage aux savants et nouvelle ère
La nouvelle année hégirienne, associée au souvenir de l’émigration prophétique, constitue un événement annuel d’une grande valeur en Malaisie. Ce pays se distingue non seulement par les valeurs islamiques profondément ancrées par l’émigration dans l’esprit de la majorité de sa population, mais aussi par la nature diversifiée de sa société sur le plan ethnique et religieux, comme l’a souligné le Dr Mohammad Ruslan bin Mohammad Noor, professeur d’études islamiques à l’Université de Malaya, à Al Jazeera Net.
Mohammad Noor lie l’ampleur des célébrations du Nouvel An hégirien en Malaisie aux efforts des musulmans pour montrer l’attachement de la communauté aux principes de l’appel et de la coexistence, à l’instar du Prophète Muhammad dans la Constitution de Médine. C’est dans cet esprit que le gouvernement actuel a adopté son slogan « État civil », en faisant un modèle de coexistence et de bonne gouvernance à l’image de la société de Médine.
La Malaisie honore le cheikh Qaradaghi et Hassan Al-Haj pour leur service d’appel islamique et de recherche
Prix « Avec l’Émigration »
En cette nouvelle année hégirienne, la Malaisie a honoré deux éminents érudits musulmans en remettant le prestigieux prix « Avec l’Émigration », décerné par le roi Ibrahim Iskandar. Il s’agit du cheikh Dr Ali Mohyeddin Qaradaghi, considéré comme la personnalité islamique la plus influente au niveau mondial, et de Hassan bin Al-Hajj Ahmad, titulaire du titre royal « Dato Seri », pour leurs contributions dans le domaine de la jurisprudence islamique et de l’appel en Malaisie.
Lors de la cérémonie de remise des prix, le roi Ibrahim Iskandar a mis en garde contre la dépendance aux médias sociaux en tant que source d’enseignements et de valeurs religieuses, soulignant les risques d’une utilisation abusive conduisant à la propagation de concepts erronés sur la religion et à la déformation de l’image de l’islam.
Dans son discours lors de la remise du prix « Avec l’Émigration », le roi a appelé le gouvernement à prendre des mesures pour empêcher l’exploitation des médias sociaux pour dénigrer la religion ou pour nuire à autrui. Il a souligné que les médias sociaux non réglementés commençaient à remplacer les méthodes traditionnelles de quête de connaissances authentiques, remplaçant ainsi « le maître TikTok par les cercles de savoir » et « l’enseignante Facebook par les livres sérieux ».
Le roi malaisien a souligné que la pratique des rituels islamiques repose sur les enseignements du Coran et de la communauté, et que la propagation de croyances ou d’idées qualifiées de confuses vise à diviser la nation.
Les célébrations du Nouvel An hégirien en Malaisie, à la fois officielles et populaires, présentent une dimension particulière en raison de la diversité ethnique et religieuse du pays.
Gaza et une ère nouvelle
Concernant la signification des célébrations de l’émigration prophétique dans l’histoire de l’islam, le Dr Ali Qaradaghi, président de l’Union mondiale des savants musulmans, a déclaré qu’elles incarnaient la dimension authentiquement islamique, loin de tout nationalisme, tribalisme ou patriotisme. C’est une phase cruciale entre la faiblesse, la force et l’autonomisation, entre la fragmentation tribale et la création d’une nation, où les tribus et les clans se sont rassemblés sous l’égide de l’État de Médine.
Qaradaghi établit un lien entre le concept de l’émigration et la situation actuelle de la nation islamique, affirmant que la réalité de Gaza reflète l’état de l’émigration. Il considère que la bataille d’Al-Aqsa pose les bases du passage d’une étape de division, de nationalisme, de xénophobie, de patriotisme et de racisme à une étape d’autonomisation, d’unité et de solidarité entre tous les membres de la nation.
Le cheikh Qaradaghi, dans son entretien avec Al Jazeera Net, estime que les festivités de pays éloignés du lieu de la Révélation sur les significations de l’émigration et de ses valeurs, tels que la Malaisie et l’Indonésie, envoient un message clair aux pays et aux communautés arabes selon lequel « si vous tournez le dos, d’autres peuples vous remplaceront, et ils ne seront pas comme vous ».
Selon Qaradaghi, la guerre contre Gaza a révélé la faiblesse de la nation et sa perte de nombreuses valeurs, y compris celles de la virilité. Il explique que tout comme l’émigration prophétique était contraignante, car le Prophète aimait sa ville de La Mecque, aujourd’hui les habitants de Gaza sont contraints de se déplacer d’un endroit à un autre quotidiennement, dans une nouvelle émigration après des migrations antérieures depuis 1948.
Le président de l’Union mondiale des savants musulmans exprime l’espoir que Gaza connaîtra le changement tant espéré, affirmant que « l’histoire précédant le déluge n’est pas la même qu’après, tout comme l’histoire précédant l’émigration n’est pas la même qu’après »…