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Le 16 juillet 2025, les annonces de François Bayrou concernant des économies budgétaires ont suscité une vive réaction de la part du Parti socialiste, qui se prépare à une censure du Premier ministre dès le mois d’octobre.
Des économies controversées
François Bayrou a présenté mardi après-midi ses propositions visant à économiser près de 44 milliards d’euros dans le prochain budget national. Cette annonce a provoqué une onde de choc au sein des oppositions, qui ont rapidement qualifié son plan d’« inacceptable ». Le Parti socialiste (PS) ne fait pas exception à cette critique, avec des représentants dénonçant un « budget brutal et inacceptable ». Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, a déclaré sur BFM que « sur les bases actuelles, la seule perspective possible, c’est la censure ».
Un retour en arrière ?
Lors du précédent débat budgétaire, François Bayrou avait réussi à s’appuyer sur le PS pour faire passer son texte, bien qu’il ne disposait pas de majorité au Parlement. Un « accord de non-censure » avait été conclu après de longues négociations. Cependant, alors que le projet de loi de finances doit arriver à l’Assemblée nationale dans trois mois, le gouvernement semble avoir du mal à envisager un nouvel accord budgétaire avec les socialistes.
Le PS en posture de défense
Lors d’un bureau national réuni mardi soir, le PS a affirmé que « la copie présentée est purement inacceptable » et a promis de faire ses propres propositions à la rentrée. Contrairement à La France insoumise, le PS ne rejette pas totalement le dialogue avec le gouvernement, mais il est clair que les discussions se dérouleront en octobre à l’Assemblée nationale, et non dans les ministères comme le souhaite le gouvernement.
La censure comme option
Patrick Kanner, président du groupe socialiste au Sénat, a précisé que « cela ne sera pas une négociation », mais plutôt une discussion. Il a jugé qu’il sera « très très compliqué » d’aboutir à un accord, soulignant que le gouvernement est maintenant « à 100 % responsable » des propositions qu’il présente. Le PS, traditionnellement divisé, semble cette fois-ci unifié, comme l’a montré leur réunion de mardi soir.
Les enjeux politiques à venir
En plus des considérations budgétaires, le PS a de bonnes raisons de censurer François Bayrou. L’épisode du « conclave sur les retraites » a définitivement rompu la confiance entre les deux parties. De plus, les élections municipales de mars 2026 et la perspective d’une primaire de gauche en vue de la présidentielle, également prévue en 2026, incitent le PS à renforcer son image auprès de l’électorat de gauche. Un cadre du parti a déclaré : « Nous ne voulons pas donner l’impression d’être la béquille du gouvernement ».
Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste. Francois Bouchon / Le Figaro