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La 50e cérémonie des Césars, mise en scène par Cédric Klapisch, a été marquée par des moments de gravité et des polémiques inattendues. Alors que la maîtresse de cérémonie, Catherine Deneuve, a ouvert la soirée avec une dédicace à l’Ukraine, le climat était déjà tendu par des événements internationaux, notamment le renvoi de Volodymyr Zelensky par Donald Trump, soulignant le contexte géopolitique délicat.
Une soirée sous tension
La cérémonie a été entachée par des choix de vote qui ont laissé certains films, tels que l’Histoire de Souleymane, sur le banc de touche. Alors que ce film, porteur d’une histoire poignante sur un livreur en quête de régularisation, avait le potentiel pour surprendre, il n’a finalement pas su récolter les honneurs escomptés. Abou Sangaré a remporté le prix du meilleur espoir masculin, tandis que Nina Meurisse a été récompensée pour son rôle dans un second rôle.
Les récompenses ont également été attribuées à Jacques Audiard pour son travail sur le montage, mais les polémiques autour de son film Emilia Perez n’ont pas manqué d’alimenter les discussions. La réception mitigée du film au Mexique et des tweets controversés de Karla Sofia Gascon ont laissé présager une ambiance tendue entre les lauréats.
Les polémiques et les absences notables
Le film Miséricorde d’Alain Guiraudie, malgré ses aspirations, n’a remporté aucun prix et semblait être largement ignoré. Cette situation a suscité des réflexions sur la place des films dans le panorama du cinéma français. Guiraudie a vécu une soirée éprouvante, se retrouvant marginalisé, sans véritable reconnaissance de son travail.
Dans un contexte où la plupart des présentateurs ont choisi de rester discrets, certains comme Abou Sangaré ont su capter l’attention avec des discours sincères et touchants. Louise Courvoisier, récompensée pour son premier film Vingt dieux, a également pris la parole pour exprimer sa gratitude, ajoutant une touche personnelle à la soirée.
Discours engagés et réflexions sociales
Jonathan Glazer, lauréat du César du meilleur film étranger pour la Zone d’intérêt, a profité de son intervention pour dénoncer les injustices modernes, rappelant que la déshumanisation est à l’origine de nombreux conflits actuels. Son discours a résonné dans la salle, provoquant des applaudissements nourris.
Gilles Perret, récompensé pour son documentaire la ferme des Bertrand, a pris un moment pour parler des crises qui traversent les institutions publiques, appelant à une prise de conscience collective des enjeux sociaux actuels.
Karim Leklou et Hafsia Herzi, les outsiders inspirants
Karim Leklou a remporté le César du meilleur acteur pour le Roman de Jim, une victoire inattendue mais bienvenue qui a ravi l’assistance. Son discours louant la gentillesse a apporté une note de légèreté à la cérémonie. Hafsia Herzi, quant à elle, a été couronnée meilleure actrice, éblouissant le public par sa présence et son talent.
Toutefois, la soirée a été entachée par des sketches interminables, notamment celui d’Alain Chabat, qui ont été perçus comme des moments de remplissage malvenus dans un programme déjà chargé.
Un appel à l’action pour le cinéma et la culture
Rachida Dati, invitée sur scène, a soulevé des questions sur l’urgence d’une « Europe de la culture », mais sans aborder les enjeux critiques actuels. Cette omission a été remarquée, d’autant plus qu’une contre-soirée organisée par des syndicats a mis en lumière les luttes actuelles du secteur culturel, notamment la réduction des subventions.
Les Césars 2025 ont ainsi été une soirée de célébration mais aussi de réflexions profondes sur l’état du cinéma et de la culture en France, appelant à un engagement plus fort face aux défis contemporains.