Home ActualitéChaleur en Méditerranée : la disparition des poissons et ses impacts

Chaleur en Méditerranée : la disparition des poissons et ses impacts

by Sara
France

La chaleur estivale s’intensifie en Méditerranée, impactant considérablement la vie marine et la pêche. À Marseille, les températures atteignent 34°C à la surface et 29°C dans les eaux, poussant les poissons à migrer vers des zones plus fraîches. Les étals du Vieux-Port en témoignent, avec une absence notable de daurades royales et de bonites.

Un marché en mutation

Sandrine Di Meglio, poissonnière, constate la pénurie : « Il n’y a pas de poisson, il s’en va, c’est normal, il fait trop chaud, il va chercher la nourriture ailleurs ». Les clients se tournent vers d’autres options. Christelle, sa voisine, propose des aloses à 20 euros les trois kilos, soulignant l’absence de sardines, dont la taille a diminué en raison de la raréfaction du plancton qui les nourrit.

L’alose, riche en oméga 3, offre une alternative intéressante. Bien que plus aride que la sardine, elle est plus charnue et se nourrit entre mer et eaux douces pendant sa migration.

Des températures record

La Méditerranée a récemment battu des records avec une température de surface de 26,01°C pour le mois de juin, selon les données du programme européen Copernicus. Marie Bravo-Monin, directrice du parc marin de la Côte bleue, souligne : « De l’eau à 29°C sur la plage de Cap Rousset, début juillet, c’est du jamais vu ». En profondeur, la situation est tout aussi préoccupante, avec des températures atteignant 26,7°C à -12 mètres.

Migration et adaptation des espèces

Le réchauffement entraîne une reconfiguration des espèces marines. Certaines, comme la girelle royale, descendent plus profondément, tandis que d’autres, comme la girelle-paon, prolifèrent dans les eaux de surface. Les températures élevées peuvent même stimuler la reproduction de certaines espèces prisées comme le loup.

Les conséquences de ces changements sont multiples : la disparition d’espèces d’eau froide et l’apparition d’espèces exotiques, telles que le barracuda et le baliste, deviennent de plus en plus fréquentes.

Gestion de l’eau et impact sur la pêche

La gestion des ressources en eau, notamment celle du Rhône, joue un rôle crucial. L’amélioration de la qualité des eaux a diminué la concentration de nutriments, et les besoins en eau pour l’agriculture face aux sécheresses réduisent le débit du fleuve dans la mer. Cela impacte directement la prolifération du plancton, essentiel à l’écosystème marin.

Selon Daniela Banaru, chercheuse à l’Institut méditerranéen d’océanologie, ces facteurs doivent être pris en compte dans la réglementation de la pêche. Les pêcheurs et consommateurs doivent s’adapter et privilégier les poissons disponibles.

Une adaptation nécessaire

À proximité du Vieux-Port, le chef Christian s’efforce d’adapter ses recettes. « J’ai jeté toutes mes cartes et je suis venu sur le quai regarder ce qu’il y avait sur les étals », explique-t-il. Pour sa bouillabaisse, il opte aujourd’hui pour de la baudroie (lotte), remplaçant les poissons traditionnellement utilisés.

Le marché aux poissons du Vieux Port, à Marseille, le 24 décembre 2014

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