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Sommet crucial sur le changement climatique dans le Pacifique
Nuku’alofa, Tonga | AFP | lundi 25/08/2024 – Le sommet du Forum des îles du Pacifique (FIP) a débuté ce lundi à Nuku’alofa, Tonga, en pleine crise liée au changement climatique. Ce rassemblement arrive à un moment décisif pour la région, alors que la montée des eaux menace l’existence même de plusieurs petits États insulaires comme les Tuvalu, qui demandent aux pollueurs de financer les coûts du changement climatique.
Un accueil traditionnel pour des dirigeants en alerte
Le premier jour de ce sommet a été marqué par un séisme de magnitude 6,9 qui a secoué le pays, selon le service sismologique américain (USGS). Bien que le tremblement de terre ait conduit à quelques évacuations temporaires, aucune alerte au tsunami n’a été déclenchée.
Les dirigeants présents ont été accueillis par un chœur et des élèves de danse traditionnelle, célébrant ainsi le début de ces discussions cruciales qui se poursuivront jusqu’à vendredi.
Les enjeux du changement climatique au cœur des débats
Au cours du sommet, le secrétaire général du FIP, Baron Waqa, a souligné l’urgence de la situation : « Nous nous rassemblons à un moment crucial dans l’histoire de notre région. Nous sommes en première ligne de la bataille contre le changement climatique. » Le ministre du Climat des Tuvalu, Maina Talia, a également insisté sur la nécessité pour les principaux pays pollueurs de prendre leurs responsabilités financières, affirmant que « le principe du pollueur-payeur doit être mis sur la table. »
Le FIP regroupe 18 États et territoires, y compris la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française. De nombreux membres de ce forum voient leur avenir compromis par la montée des eaux, si bien qu’un pays comme les Tuvalu, dont le point culminant n’atteint que 4,6 mètres, pourrait disparaître d’ici trois décennies.
Pour appuyer l’importance de ces discussions, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a été invité à prendre la parole lors de l’événement, rappelant que « les décisions que les dirigeants du monde prendront dans les années à venir détermineront le sort d’abord des insulaires du Pacifique, puis du reste du monde. »
Rivalités géopolitiques et aide à la région
Les discussions au sommet s’orientent également vers la création d’un fonds local d’adaptation face à la baisse des financements étrangers. Les pays participants examineront notamment la candidature de l’Australie, un important exportateur de charbon et de gaz, pour organiser la conférence sur le climat COP31 en 2026.
Le lieu abritant le sommet, un stade couvert d’une valeur de 25 millions de dollars, a été offert par la Chine, qui s’efforce d’étendre son influence dans la région. Cependant, cette approche suscite des inquiétudes, notamment de la part des États-Unis et de l’Australie, qui augmentent leur aide et rétablissent des relations diplomatiques pour contrer les ambitions chinoises.
Violences et tensions en Nouvelle-Calédonie
Les participants abordent également des sujets sensibles au sein du FIP, tels que les troubles en Nouvelle-Calédonie. Ces violences, qui ont fait plusieurs victimes, sont liées à des tensions sur des réformes électorales jugées discriminatoires par la population kanak. Le Premier ministre tongien, Siaosi Sovaleni, a appelés à un consensus pour favoriser la paix et la sécurité dans la région, rappelant l’importance de respecter l’autodétermination des peuples, y compris en Nouvelle-Calédonie.
Baron Waqa a exprimé son inquiétude concernant les décisions politiques, en soulignant que « nous sommes au carrefour d’intérêts géopolitiques mondiaux, » et que les petites nations comme Tonga doivent rester vigilantes face à ces enjeux régionaux.