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La Chine a accusé l’Australie d’avoir tenté de dissimuler une incursion de son aviation dans l’espace aérien chinois, en réponse aux affirmations de Canberra sur un incident « dangereux et non professionnel » impliquant des appareils militaires des deux pays au‑dessus de la mer de Chine méridionale. Pékin affirme avoir déposé une protestation officielle et demande à l’Australie de maîtriser ses forces en première ligne pour éviter d’endommager les relations bilatérales.
Accusations de Pékin
Le porte‑parole du ministère chinois de la Défense, Jiang Bin, a déclaré mardi aux journalistes que la Chine avait adressé une plainte « solennelle » à l’Australie. Il a affirmé que Canberra cherchait à « couvrir » une « gravissime et illégale intrusion » d’un avion militaire australien dans l’espace aérien chinois.
Jiang a en outre reproché à la déclaration de la Défense australienne de renvoyer la responsabilité vers la Chine et a exhorté l’Australie à « restreindre les actions » de ses forces navales et aériennes de première ligne.
Réponse et version australienne
Un jour plus tôt, le ministère australien de la Défense avait publié un communiqué qualifiant l’incident survenu dimanche d’« dangereux et non professionnel ». Selon Canberra, un chasseur de l’Armée de l’air chinoise aurait largué des leurres à proximité d’un avion de l’Armée de l’air australienne effectuant une patrouille de surveillance maritime en mer de Chine méridionale.
Le communiqué australien rappelait que, depuis des décennies, les Forces de défense australiennes mènent des activités de surveillance maritime dans la région « en conformité avec le droit international ». Canberra n’a toutefois pas précisé l’emplacement exact de l’incident dans la mer de Chine méridionale.
Lieu et revendications territoriales
De son côté, Jiang a affirmé que l’incident avait eu lieu dans l’espace aérien au‑dessus des « îles Xisha » (nom que Pékin donne aux îles Paracels). Les îles Paracels font l’objet de revendications concurrentes de la part du Vietnam et de Taïwan.
- Les Paracels sont contrôlées par la Chine mais revendiquées par le Vietnam et Taïwan.
- La mer de Chine méridionale est un point chaud stratégique avec des revendications territoriales multiples.
Contexte des tensions et précédents
Ce nouvel échange d’accusations intervient après un épisode similaire en février de cette année, lorsque Pékin et Canberra s’étaient déjà renvoyé la responsabilité d’une rencontre en vol au‑dessus de la mer de Chine méridionale.
La Chine revendique presque l’intégralité de la mer de Chine méridionale, malgré une décision d’un tribunal international à La Haye en 2016 ayant estimé que ces prétentions n’avaient « aucun fondement juridique ». Cette zone maritime est, en outre, source de tensions entre la Chine et plusieurs voisins, ainsi qu’avec les États‑Unis.
Liens diplomatiques récents et implications
Les accusations australiennes surviennent alors que le Premier ministre australien Anthony Albanese a rencontré le président américain Donald Trump à la Maison‑Blanche. Lors de cette visite, l’Australie a signé un accord pour fournir des terres rares et des minerais critiques aux États‑Unis, en réaction aux restrictions chinoises sur certaines exportations.
Les dirigeants ont également évoqué le pacte de sécurité AUKUS, qui prévoit la fourniture et la construction de sous‑marins à propulsion nucléaire pour l’Australie. Donald Trump a déclaré que la construction des sous‑marins « progresse réellement », alors que Washington avait indiqué plus tôt examiner l’accord de sous‑marins d’attaque de classe Virginia signé sous l’administration précédente.
- Confiance australienne sur l’avenir d’AUKUS malgré un examen américain
- Accord États‑Unis‑Australie sur terres rares et minerais critiques
- Mesures chinoises de contrôle à l’exportation des terres rares
- Détails sur le pacte AUKUS et les sous‑marins nucléaires
Réactions officielles et positions
À Pékin, le ministère des Affaires étrangères a réitéré son opposition au pacte AUKUS après la rencontre entre Albanese et Trump. La porte‑parole Guo Jiakun a déclaré mardi : « Nous nous opposons toujours à la création de confrontations par blocs, à l’augmentation des risques de prolifération nucléaire et à l’intensification d’une course aux armements. »
Les tensions actuelles entre la Chine, l’Australie et les États‑Unis s’inscrivent dans un contexte plus large mêlant différends commerciaux, sanctions et questions liées à Hong Kong et à Taïwan.
Récapitulatif et éléments à suivre
Les éléments clés à retenir :
- La Chine affirme avoir déposé une plainte « solennelle » contre l’Australie pour une incursion aérienne alléguée.
- Canberra qualifie l’incident d’« dangereux et non professionnel » et parle de largage de leurres à proximité d’un avion australien.
- Le lieu précis reste disputé : Pékin évoque les îles Xisha/Paracels, alors que l’Australie n’a pas précisé l’emplacement.
La situation demeure tendue et mérite d’être suivie, en particulier au regard des implications militaires et diplomatiques dans la région.
Additional reporting by Bonnie Liao in Kuala Lumpur, Malaysia.