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La pression militaire de la Chine sur Taiwan et le Japon a récemment atteint des niveaux alarmants, illustrant une stratégie de « zones grises » qui évite les affrontements directs tout en maintenant une menace constante.
Stratégies de pression militaire
Les experts désignent par « opérations dans les zones grises » les actions d’un État qui sont agressives mais restent en deçà d’une déclaration de guerre. Cela inclut la dégradation d’infrastructures essentielles, comme les câbles sous-marins, et le harcèlement permanent des forces armées.
La Chine excelle dans cette stratégie, ayant réussi à établir sa domination sur de vastes zones de la mer de Chine méridionale, malgré les protestations de pays voisins comme les Philippines, le Vietnam ou la Malaisie.
Augmentation des incursions aériennes
Selon les statistiques, Taiwan, la démocratie revendiquée par Pékin, publie quotidiennement des chiffres concernant les incursions d’avions et de navires chinois dans son espace aérien et maritime. En moyenne, plus de huit aéronefs militaires chinois, y compris des chasseurs et des drones, pénètrent dans la zone d’identification de défense aérienne (ADIZ) de Taiwan chaque jour.
Le 14 octobre, Taiwan a signalé 153 avions chinois à proximité, dont 111 ont pénétré dans l’ADIZ, en réponse à un discours du président taiwanais lors de la fête nationale.
Comparativement à l’année précédente, le nombre d’incursions a considérablement augmenté, passant de 4,7 à 8,4 par jour, soit une hausse de 80 %.
Pression maritime constante
La présence maritime chinoise autour de Taiwan est tout aussi inquiétante, avec une constante de cinq à six navires de guerre en service. Les autorités taïwanaises restent vagues sur la définition exacte des « eaux autour de Taiwan », de peur que cela n’indique leurs capacités de surveillance.
La situation a été particulièrement tendue lors de manœuvres militaires, comme celles effectuées sous le nom de « Joint Sword », où jusqu’à 27 navires chinois étaient mobilisés.
Cybersécurité et tensions avec le Japon
La cybersécurité est un autre domaine où la Chine exerce une pression. Taiwan a enregistré 2,4 millions d’attaques sur son infrastructure IT en un an, la majorité étant attribuées à des acteurs chinois. Après les élections taiwanaises, le nombre d’attaques a doublé, reflétant le mécontentement de Pékin suite à la victoire d’un président critique envers la Chine.
La pression s’étend également au Japon, où 432 interceptions d’avions chinois ont été effectuées en 2024. Un événement notable a eu lieu lorsque un avion de surveillance chinois a brièvement pénétré dans l’espace aérien japonais, déclenchant une réaction diplomatique.
Confrontations en mer de Chine orientale
Les tensions sont particulièrement vives autour des îles Senkaku, contrôlées par le Japon mais revendiquées par la Chine. En 2024, les navires de la côte chinoise ont été présents 355 jours dans la zone de contact, un record. La présence continue des navires chinois soulève des préoccupations pour le Japon, qui doit déployer de nombreuses ressources pour sa défense.
Conséquences potentielles
La stratégie de la Chine, souvent comparée à un « étouffement » progressif, pourrait mener à des confrontations directes. Les forces militaires chinoises se rapprochent régulièrement des aéronefs et des navires de Taiwan, du Japon, et même de ceux des États-Unis et de leurs alliés. Les opérations dans la zone grise de la Chine pourraient bien déboucher sur un conflit ouvert si les tensions continuent de monter.