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Climat : Urgence d’une politique adaptée en France

by Sara
France

Alors que la lutte contre le dérèglement climatique devient de plus en plus pressante, un appel urgent à l’action est lancé en France. Cependant, cet appel risque d’être étouffé par une conjoncture défavorable, décrite comme une « tempête parfaite ». L’élection de Donald Trump a franchi un nouveau cap en facilitant l’exploitation massive des hydrocarbures aux États-Unis, tandis que la Chine, qui contribue à hauteur de 30% des émissions de CO2 actuelles et 13-14% des émissions historiques, refuse de prendre ses responsabilités. Cette même Chine, alliée au groupe des pays du Sud (G77), réclame désormais des réparations de 500 milliards d’euros par an, une demande qui semble inopportune dans le contexte actuel de crise budgétaire des nations occidentales et de ralentissement économique mondial.

Un climat politique défavorable

Les tensions géopolitiques croissantes et le retour à des réflexes protectionnistes érodent le multilatéralisme, élément clé pour s’attaquer à la problématique mondiale du dérèglement climatique. Ce climat d’incertitude incite les principaux émetteurs de gaz à effet de serre (GES) à retarder toute action significative. En effet, la Chine, l’Inde, et la Russie fondent leur croissance économique sur la surexploitation des ressources naturelles et des énergies fossiles, repoussant à 2060 l’échéance de leur neutralité carbone. Ce constat révèle que quatre des cinq plus grands émetteurs de GES, dont l’Amérique de Trump, se détournent des Accords de Paris.

Vers une augmentation des températures

Actuellement, l’Union européenne ne représente plus que 6,1% des émissions mondiales. Ce constat alarmant mène à envisager une augmentation des températures de +3 degrés Celsius d’ici 2100, soit +3,9 degrés en France. Ce scénario impose à l’Europe, et à la France en particulier, de recentrer son action climatique et de prioriser l’adaptation locale face aux conséquences du changement climatique. Cela nécessite des transformations en profondeur des infrastructures, de l’agriculture et des paradigmes sécuritaires.

Repenser le financement climatique

Un axe de financement pourrait consister à réduire les contributions au développement et à la transition écologique des pays dont les priorités politiques ne coïncident pas avec celles de la France. En reconfigurant une partie des 14,3 milliards d’euros d’aide au développement vers son propre Plan National d’Adaptation au Changement Climatique (PNACC 3), la France pourrait améliorer son plan, dont le financement est aujourd’hui limité à 300 millions d’euros par an, même avec un ajout de 75 millions d’euros du fonds Barnier, ce qui reste très insuffisant.

Un besoin d’action immédiate

Au niveau national, il est crucial de créer une structure autonome avec un budget propre, protégé par la loi, afin de mettre en œuvre les mesures nécessaires pour protéger les populations. Les gouvernements successifs ont affiché un attentisme préoccupant, privilégiant le court terme. Le PNACC3, avec ses contours flous, ne parvient pas à opérer les changements et investissements essentiels.

Les effets du changement climatique s’intensifient. Pour éviter un effondrement de nos sociétés, il est impératif de se préparer dès maintenant. L’incapacité des gouvernements à protéger les citoyens face aux catastrophes naturelles pourrait remettre en question leur légitimité. Un phénomène déjà observable en Espagne, où plus de 100 000 personnes ont demandé la démission de responsables politiques face à des inondations catastrophiques. À plus grande échelle, une crise de gouvernance pourrait compromettre la capacité à élaborer des politiques soutenues par la population et à faire face à ces menaces, ouvrant la voie à des régimes autoritaires ou à un état de chaos.

Climat et politique en France

Changement Climatique | France | Politiques Climatiques | Adaptation | Émissions De Ges

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