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La culture de coca en Colombie représente un défi environnemental majeur, avec des impacts significatifs tels que la déforestation, la contamination des sols et la pollution des eaux. Selon un rapport récent de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC), la situation s’est aggravée en 2023, ce qui soulève des inquiétudes parmi les chercheurs et les responsables politiques.
Augmentation des Cultures de Coca
Le rapport, publié le 18 octobre 2023, indique que les cultures de coca ont augmenté de 10 %, atteignant 253 000 hectares, tandis que la production de cocaïne a bondi de 53 %, atteignant un total historique de 2 664 tonnes. « La culture de la coca et la production de cocaïne continuent d’être une menace pour la conservation de l’environnement, de la biodiversité biologique et culturelle », a déclaré le rapport en prévision de la COP16 sur la biodiversité qui se tiendra à Cali.
Conséquences Environnementales
Bien que les cultures de coca consomment moins de ressources que l’élevage, leur expansion a contribué à la déforestation de l’Amazonie. L’économiste Lucas Marin note que dans les régions où la culture de coca a explosé, l’économie locale a changé, entraînant une augmentation indirecte de la déforestation.
Cette déforestation entraîne un appauvrissement des sols, ce qui menace la biodiversité. La coca est cultivée dans des écosystèmes fragiles, avec 14 % des cultures situées dans des réserves forestières et 4 % dans des parcs nationaux. En outre, 10 % des cultures se trouvent dans des réserves indigènes et 20 % sur des terres appartenant à des communautés noires.
Pollution Chimique
Dans le sud-ouest de la Colombie, les champs de coca sont souvent saturés de pesticides. L’ingénieur agronome Luis Alejandro Paez souligne que cela est commun à toutes les monocultures. Le processus de transformation de la feuille de coca génère également une pollution importante. Les « laboratoires » de transformation, souvent de simples structures en plastique, jettent des résidus chimiques dans la terre ou dans les rivières.
La pâte de coca est ensuite envoyée dans des installations clandestines pour être transformée en cocaine. Ce processus utilise des produits chimiques dangereux tels que le permanganate de potassium, l’acide sulfurique et d’autres substances, dont les résidus contaminent les sols et les eaux. Les experts s’inquiètent particulièrement du permanganate de sodium, qui contient du manganèse, un métal lourd difficile à éliminer de l’environnement.