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La Colombie a récemment intensifié ses efforts militaires en déployant plus de 9 000 soldats près de la frontière vénézuélienne. Cette initiative vise à contrer les guérilleros de l’Ejército de Liberación Nacional (ELN), qui sont responsables de violents affrontements dans la région nord-est du pays depuis une semaine.
Des combats meurtriers
Le ministre de la Défense colombien, Ivan Velasquez, a annoncé lors d’une conférence de presse à Cucuta que « l’ordre est de prendre le territoire ». Les premiers combats se sont déroulés « jeudi après-midi au sud-est d’El Tarra », a précisé le chef de l’armée, Luis Emilio Cardozo. Ces violences ont été exacerbées par les attaques de l’ELN contre des dissidents des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), un groupe armé rival qui n’a pas signé l’accord de paix de 2016, ainsi que des civils.
Un influx de déplacés
Depuis le 16 janvier, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont fui les combats, entraînant l’un des plus importants déplacements de population depuis 1997, selon le bureau du médiateur des droits de l’homme. Cette crise humanitaire survient alors que la Colombie fait face à l’une de ses pires crises de sécurité de ces dernières années, anéantissant les espoirs de désarmement de l’ELN, avec qui des négociations de paix avaient été relancées en 2022.
Un bilan tragique
En une semaine, les violences ont coûté la vie à plus de 100 personnes, dont 80 dans la zone frontalière avec le Venezuela. Cette situation a conduit le président de gauche, Gustavo Petro, à suspendre les négociations de paix et à réactiver des mandats d’arrêt contre une trentaine de chefs de l’ELN.
Collaboration avec le Venezuela
Le ministre de la Défense a également rencontré son homologue vénézuélien, Vladimir Padrino, à San Cristóbal, près de la frontière. « Nous sommes en train de renforcer les relations indispensables entre les commandants militaires et policiers », a-t-il déclaré, précisant que le Venezuela était disposé à collaborer. Cependant, les services de renseignement colombiens accusent l’ELN de bénéficier du soutien du Venezuela, tandis que ce dernier accuse la Colombie de protéger des chefs de gangs vénézuéliens.
Une réponse face à la violence
Gustavo Petro, arrivé au pouvoir en 2022, avait promis de résoudre le conflit armé, qui dure depuis plus de six décennies et a causé la mort de 450 000 personnes, par le dialogue. Cependant, l’escalade récente des violences remet en question sa stratégie de « Paix totale », qui visait à réduire les opérations militaires au profit des négociations.