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Comment les réformistes ont remporté les élections en Iran
Les réformistes ont marqué une victoire surprenante lors des élections présidentielles anticipées en Iran, aujourd’hui, samedi, où leur candidat Masoud Bazshkian a remporté plus de 53% des voix tandis que le taux de participation n’a pas dépassé les 50%. Les réformistes n’avaient pas remporté de victoire avec un taux de participation inférieur à 60% auparavant.
Ce retour au pouvoir intervient après une interruption de 19 ans, à l’exception des mandats de l’ancien président Hassan Rohani, qui s’était présenté avec une orientation modérée. Après des négociations avec les réformistes, il a obtenu leur soutien deux jours avant le scrutin. Il est indéniable que les voix réformatrices ont conduit à sa victoire.
L’espoir prudent
Le chercheur Rozbeh Alamdari estime que la personnalité de Masoud Bazshkian et ses qualités individuelles ont contribué à sa victoire aux élections, car il parle « avec sincérité et clarté, parvenant à raviver l’espoir chez une partie du peuple iranien ».
Il a souligné qu’au second tour des élections, la compétitivité a été prononcée, mettant en avant des tendances opposées entre les candidats. Cette compétition a mobilisé la société, attirant 6 millions d’électeurs – parmi ceux qui n’avaient pas voté au premier tour – en faveur de Bazshkian. Il a également noté que la qualification de Bazshkian et de Saïd Jalili a créé des orientations divergentes concernant la politique étrangère et la dichotomie de l’ouverture et de la fermeture à l’intérieur du pays.
Une compétition intense
Le chercheur en politique Mohammad Muhajiri a considéré que la compétition a été extrêmement serrée au second tour, poussant certains modérés à voter pour le candidat réformiste, « ce qui a causé la défaite des conservateurs ».
Il a expliqué qu’en Iran, le taux de participation n’a jamais atteint 100% de son histoire, le taux de participation le plus élevé étant de 80%, oscillant généralement entre 60 et 70%.
Des élections différentes
Le professeur de sciences politiques, Mohammad Ali Sanjubari, a estimé que les élections de 2024 étaient différentes de toutes les élections de la République islamique.
Il a affirmé que le scrutin a connu des élections à deux tours par le passé en 2005, avec une baisse du taux de participation au second tour, contrairement à ces élections où le taux de participation a augmenté. Il a également souligné que le choix des électeurs était différent de celui de 2005.
Sanjubari a souligné que ce qui se passe dans la structure politique iranienne diffère de ce qui se passe dans la structure sociale, expliquant que les politiciens peuvent exprimer leurs opinions mais on ne peut pas affirmer que les réformistes ont remporté les élections, car Bazshkian a « nié son appartenance à un parti ». Il a conclu en disant que ceux qui ont voté pour Bazshkian estiment qu’il se soucie de la justice, leurs voix ne sont donc pas partisanes, selon Sanjubari.