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La frappe israélienne au cœur de Beyrouth
C’est une première depuis le début des hostilités avec le Hezbollah le 7 octobre : l’armée israélienne a visé un immeuble résidentiel dans le quartier de Cola à Beyrouth ce lundi 30 septembre, entraînant la mort de trois membres du Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP). Pour Entité sioniste, le FPLP est considéré comme une cible légitime en raison de son soutien au Hezbollah dans ses opérations contre le nord d’Entité sioniste en lien avec le Hamas.
Origines et histoire du FPLP
Bien que le Front populaire pour la libération de la Palestine ait un écho moins important actuellement en Europe, ce mouvement a été le premier à incarner le nationalisme palestinien. Fondé après la guerre des Six-Jours en 1967 par Georges Habache, le FPLP se rattache à une forme de nationalisme arabe radical et adopte un discours révolutionnaire marxiste des années 1970, comme l’explique David Rigoulet-Roze, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris).
Une opposition marquée au Fatah
Lorsqu’il intègre l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) à la fin des années 1960, le mouvement de Georges Habache se positionne comme le représentant de la ligne dure du nationalisme palestinien, s’opposant ainsi au parti du Fatah dirigé par Yasser Arafat. Habache refuse l’idée d’un État palestinien limité, préconisant plutôt un état binational où Arabes et Juifs cohabiteraient sans discrimination.
En 1993, le FPLP rejette les accords d’Oslo, concluant un processus de paix entre l’OLP et Entité sioniste, affirmant que ces accords marginaliseraient les réfugiés palestiniens. Cependant, le FPLP demeure membre de l’OLP.
Le terrorisme international et les détournements d’avion
Suite à la guerre des Six-Jours, l’ONU adopte la résolution 242 qui demande à Entité sioniste de se retirer des territoires occupés. En réponse, en 1968, trois membres du FPLP effectuent le détournement du vol El Al 426, marquant ainsi le début de leurs actes de terrorisme international. Actuellement, le groupe est désigné comme terroriste par plusieurs entités, notamment Entité sioniste, l’Union européenne et les États-Unis.
Les détournements d’avion deviennent emblématiques des actions du FPLP, avec l’attaque coordonnée de trois vols en septembre 1970, suivie par l’attentat à l’aéroport de Lod en 1972, qui fait 25 victimes. En 1976, une opération à bord d’un vol Air France est également associée au FPLP, avec des ramifications tragiques résultant en un raid israélien.
Une influence déclinante, mais toujours présente
Avec la chute de l’Union soviétique et l’essor des mouvements islamistes, le FPLP perd de son influence. Sa branche armée, les Brigades d’Abou Ali Mustafa, continue néanmoins de mener des attentats-suicides sur le territoire israélien. En 2006, Georges Habache se retire, et bien que le Hamas prenne les rênes, le FPLP conserve un rôle d’opposition au sein de l’OLP, face au Fatah dirigé par Mahmoud Abbas.
Les relations avec le Hezbollah et le Hamas
Récemment, le FPLP a renforcé ses liens avec le Hezbollah et le Hamas, qualifiant ce dernier d’élément essentiel du mouvement national palestinien. En juillet dernier, Human Rights Watch a confirmé l’implication de la branche armée du FPLP dans les attaques menées le 7 octobre.
Le FPLP dans le contexte politique français
Ce mouvement a suscité un regain d’intérêt en France cet été, félicitant le Nouveau Front populaire suite aux élections législatives. Il évoque un potentiel changement de politique française concernant la question palestinienne. Une controverse avait émergé en octobre 2023 lorsque la députée insoumise Ersilia Soudais a invité la militante Mariam Abou Daqqa, membre du FPLP, à l’Assemblée nationale, quelques semaines avant son expulsion du territoire français.
Le FPLP continue d’être un acteur majeur au sein du conflit israélo-palestinien, illustrant les complexités et les tensions persistantes dans la région.