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Ce mercredi, les États-Unis se sont réveillés en situation de shutdown américain, une paralysie budgétaire provoquée par un désaccord entre élus Républicains et Démocrates sur l’adoption du nouveau budget fédéral, avec des conséquences immédiates pour certains services publics.
Pourquoi ce shutdown américain ?
Un « shutdown » signifie la suspension provisoire et indéterminée d’un certain nombre de services publics fédéraux jugés « non essentiels ». Il résulte d’un blocage du vote du budget au Congrès ; sans texte budgétaire adopté, les fonds nécessaires au fonctionnement de parties de l’administration ne peuvent pas être débloqués. Selon le texte, la crise actuelle oppose les Républicains et les Démocrates sur plusieurs points, notamment la question de la couverture médicale publique et de certaines aides sociales.
Le conflit se déroule « en coulisse » avec une intensité rare cette fois-ci, ce qui laisse présager, selon de nombreux observateurs cités, un blocage difficile à lever. Le Sénat américain a d’ailleurs rejeté, ce mercredi, une proposition de texte budgétaire destinée à lever le blocage.
Impacts sur l’administration, les services et l’économie
Concrètement, la fermeture totale ou partielle de services « non essentiels » peut toucher des parcs nationaux, des musées, certains contrôles sanitaires ou environnementaux, ainsi que l’accès à des inscriptions pour des programmes d’aide sociale. Les personnes déjà bénéficiaires de certaines aides voient, en revanche, ces versements maintenus.
Selon une estimation officielle citée dans le texte, environ 750 000 fonctionnaires américains seront placés en chômage partiel et verront le paiement de leur salaire différé. Pour les citoyens, le shutdown se traduit par un accès dégradé à des services publics, ce qui rend le blocage particulièrement impopulaire et accroît la pression sur l’exécutif et les élus.
Les services dits « essentiels » continuent de fonctionner, mais leurs agents travaillent souvent sans être payés pendant la période de paralysie. Sont notamment concernés les militaires en service actif, les forces de sécurité, le contrôle aux frontières, les contrôleurs aériens, l’entretien des réseaux électriques et les soins hospitaliers.
« Les trois quarts des dépenses sont maintenues. Les Américains ne vont pas être confrontés à un arrêt total des services publics »
— a d’ailleurs rappelé ce mercredi à l’AFP le PDG de l’ONG américaine Partnership for Public Service, Max Stier, lors d’une conférence de presse téléphonique.
Sur le plan économique, les effets existent même s’ils semblent limités à court terme. Gilles Moëc, chef économiste du groupe d’assurance AXA et ancien cadre de Bank of America, explique :
« Les marchés peuvent se montrer plus volatils si le blocage dure dans le temps »
Il ajoute également que le shutdown « n’a pas d’effet sur la capacité à servir la dette ». En revanche, la paralysie empêche la publication de certaines statistiques économiques compilées par des agences publiques, ce qui nourrit l’incertitude sur les marchés.
Si la suspension budgétaire se prolonge, elle pèse sur la croissance : lors du dernier shutdown en 2018, la perte de croissance a dépassé 0,3 point de PIB sur la période affectée, selon le rappel de Gilles Moëc, qui note que cette perte a presque été entièrement compensée le trimestre suivant.
Durée, enjeux politiques et précédents historiques
La paralysie budgétaire peut durer tant que le bras de fer entre élus persiste. Le texte indique que les tensions actuelles sont particulièrement vives et que le règlement de l’impasse pourrait être difficile. Au cœur des négociations figurent la couverture médicale publique et certaines aides sociales : Donald Trump souhaite les réduire, tandis que les Démocrates cherchent à les préserver et menacent de bloquer l’adoption du budget tant que leurs exigences ne sont pas satisfaites.
Le passage suivant du texte conserve la formulation originale : « Affaibli dans les deux chambres (Sénat et Chambre des représentants), le camp de l’ancien président Joe Biden veut aussi utiliser les négociations du « shutdown » pour torpiller la politique économique et sociale de l’administration Trump. »
Pour mémoire, le shutdown le plus long de l’histoire américaine a duré 35 jours, entre décembre 2018 et janvier 2019, sous le premier mandat de Donald Trump. En moyenne, depuis le premier shutdown en 1976, la paralysie a cependant duré huit jours.