Le secteur de la coiffure en France, dont le chiffre d’affaires est évalué à neuf milliards d’euros par an, compte 110 000 établissements (70 000 salons traditionnels et 40 000 coiffeurs indépendants à domicile). Entre les nouvelles tendances et la baisse du pouvoir d’achat, le secteur cherche à se réinventer mais pâtit d’une concurrence déloyale des barber shops, selon les professionnels du secteur. Le phénomène s’est accéléré à mesure que ces établissements se déploient sur le territoire.

Concurrence déloyale des barber shops: chiffres et réalité
Le tableau économique du secteur est clair: la coiffure constitue la deuxième filière artisanale française derrière la restauration et le secteur pèse lourd sur l’emploi. Le 30 juin dernier, des coiffeuses et des coiffeurs se sont mobilisés pour demander davantage d’équité: « Même métier, mêmes règles », avait ainsi réclamé Christophe Doré, président de l’Union nationale des entreprises de la coiffure (Unec).
« Même métier, mêmes règles », avait ainsi réclamé Christophe Doré, président de l’Union nationale des entreprises de la coiffure (Unec).
« Faire payer 10 euros, une coupe de cheveux qui dure 10 minutes, ça ne me pose pas de problème, sauf quand ce n’est pas déclaré », rappelle le patron du syndicat des coiffeurs.
Des contrôles « très insuffisants » et la DGCCRF rappelle que le secteur des coiffeurs-barbiers est bien identifié comme un secteur à enjeu et que des contrôles sont actuellement en cours. Aucun chiffre sur les fermetures éventuelles de ces établissements ou même les sanctions prises à leur encontre n’est, cependant, divulgué par le service de la Répression des fraudes. « Le secteur des coiffeurs-barbiers est bien identifié par nos services comme un secteur à enjeu et des contrôles sont actuellement en cours. Nous n’avons donc pas de résultats à partager à ce jour. 350 signalements en lien avec les barbiers ont cependant été envoyés via la plateforme SignalConso », précise la DGCCRF.
« Pour l’Unec, c’est malheureusement très insuffisant ». « Il faudrait des contrôles massifs pour résoudre le problème, mais je ne pense pas que la Répression des fraudes en ait les moyens », déplore Christophe Doré.
Le taux de défaillance des salons traditionnels de coiffure est ainsi passé de 2,2 % en 2022 à 3,6 % en 2024 (*). Une accélération qui coïncide avec la multiplication des “barbers”. En juin 2023, la France a, en effet, assoupli les règles : un CAP ou trois ans d’expérience suffisent désormais pour ouvrir un salon de coiffure, là où le brevet professionnel (niveau bac) était jusqu’alors indispensable. Une décision prise afin de s’aligner sur les normes européennes et qui a eu comme effet de faciliter l’ouverture de ces salons pour hommes, parfois sans garanties de qualifications.
Réponses publiques et contrôles face à la situation
Face à ces constats, l’Unec appelle à des contrôles plus massifs et à une meilleure lisibilité des sanctions. L’État affirme suivre le dossier et rappelle que des inspections sont en cours tout en restant discret sur les résultats publiables pour le moment.
« Pour l’Unec, c’est malheureusement très insuffisant ». « Il faudrait des contrôles massifs pour résoudre le problème, mais je ne pense pas que la Répression des fraudes en ait les moyens », déplore Christophe Doré.
« Le secteur des coiffeurs-barbiers est bien identifié par nos services comme un secteur à enjeu et des contrôles sont actuellement en cours. Nous n’avons donc pas de résultats à partager à ce jour. 350 signalements en lien avec les barbiers ont cependant été envoyés via la plateforme SignalConso », précise la DGCCRF.
À plus long terme, les autorités estiment que les évolutions réglementaires de 2023 avaient pour but d’harmoniser les règles avec les normes européennes et d’ouvrir les portes des salons pour hommes, parfois sans garanties de qualifications.