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Les attentes de croissance parmi les entreprises britanniques ont connu un « tournant décisif vers le bas », une nouvelle déception pour Rachel Reeves, alors que la confiance des entreprises a chuté depuis le budget. Pour la première fois cette année, les prévisions de croissance sont devenues négatives, selon le dernier indicateur de croissance de la Confédération de l’industrie britannique (CBI), qui révèle qu’une majorité d’entreprises s’attend à une diminution de l’activité dans les trois mois à venir.
Un avenir incertain pour le secteur des services
Les volumes d’affaires dans le secteur des services devraient également diminuer, notamment dans les services aux consommateurs. Plus d’entreprises dans les secteurs des affaires et des services professionnels prévoient une baisse de l’activité plutôt qu’une hausse dans les trois mois à venir.
Cette perspective sombre survient alors que l’activité du secteur privé a de nouveau diminué au cours des trois mois précédant novembre, selon la CBI, tous les trois grands secteurs – services, fabrication, et commerce de gros et de détail – rapportant des volumes d’affaires, des ventes ou une production en baisse.
Le budget de Reeves et ses répercussions
Le budget de Reeves, présenté fin octobre, contenait 46,5 milliards d’euros d’augmentations d’impôts, dont 29 milliards d’euros issus de l’augmentation des contributions à l’assurance nationale payées par les entreprises. Le chancelier a affirmé que ces décisions étaient nécessaires pour stabiliser les finances publiques et financer de meilleurs services publics.
Des prévisions de croissance alarmantes
Alpesh Paleja, économiste en chef par intérim de la CBI, a déclaré : « Alors que nous nous dirigeons vers 2025, les attentes de croissance ont pris un tournant décisif vers le bas. Nos enquêtes suggèrent que l’activité anticipée s’affaiblissait déjà avant le budget d’octobre, et les annonces du chancelier ont laissé les entreprises avec des choix encore plus difficiles à faire. »
Il a également exprimé des préoccupations concernant les projets de réduction des effectifs, les intentions d’embauche atteignant leur niveau le plus bas depuis la fin de la pandémie de Covid-19. Cela pourrait être un signe précoce de l’impact des coûts de main-d’œuvre plus élevés dus à l’augmentation prévue des contributions à l’assurance nationale par les employeurs et à l’augmentation du salaire minimum.
Appel à des mesures gouvernementales
La CBI appelle le gouvernement à agir « rapidement et de manière décisive » pour réformer les taux d’imposition des entreprises, offrir plus de flexibilité sur la taxe d’apprentissage, et renforcer les incitations à la santé au travail pour soutenir la santé de la main-d’œuvre.
Les dirigeants d’entreprises craignent également l’incapacité du gouvernement britannique à réaliser une croissance au cours des cinq prochaines années. La Chambre de commerce et d’industrie de Londres (LCCI) a reconnu le besoin de décisions difficiles pour réparer les finances publiques, mais estime que les politiques annoncées dans le budget ont créé une « tempête parfaite » pour les entreprises de la capitale.
Un climat de méfiance
Environ 81 % des dirigeants d’entreprises membres de la chambre ne croient pas que le gouvernement écoutera et répondra aux préoccupations de la communauté des affaires, et 77 % doutent de la capacité du gouvernement à tenir ses engagements en matière de croissance économique.
La confiance des entreprises a chuté à son niveau le plus bas depuis les premiers mois de la pandémie de Covid-19, selon un rapport séparé de l’Institut des directeurs. Son indice de confiance économique, qui mesure l’optimisme des dirigeants d’entreprise concernant les perspectives de l’économie britannique, est tombé à -65 en novembre, contre -52 en octobre, marquant le quatrième mois consécutif de baisse.
Préoccupations concernant la législation sur les droits des employés
Les entreprises sont également préoccupées par la législation sur les droits des employés. 38 % prévoient que les changements entraîneront un gel des embauches, tandis que 16 % avertissent que cela pourrait conduire à des pertes d’emplois. Plus des trois quarts estiment que le gouvernement n’a pas engagé de manière significative les entreprises sur les mesures proposées, qui incluent la protection contre le licenciement abusif dès le premier jour, le droit universel à un congé de maladie dès le premier jour de maladie, et des changements au salaire minimum.
Impact sur les entreprises familiales
Les entreprises familiales s’inquiètent des modifications apportées à l’impôt sur les successions, avec un peu plus d’un cinquième d’entre elles déclarant qu’elles étaient susceptibles de liquider leurs entreprises familiales plutôt que de les transmettre. Une étude de la CBI a révélé que la décision de plafonner le soulagement fiscal sur les biens commerciaux à 1 million d’euros pourrait entraîner la perte de plus de 125 000 emplois dans les années à venir et une réduction significative de l’activité économique.