Le conflit entre la Thaïlande et le Cambodge, qui dure depuis des décennies en raison de différends frontaliers hérités de l’époque coloniale française, s’est intensifié ces derniers jours, marquant une escalade meurtrière inédite depuis 2011. Ce conflit, marqué par des échanges de tirs d’artillerie et des frappes aériennes, a causé la mort d’au moins 35 personnes et déplacé près de 200 000 civils des deux côtés de la frontière.
Une intensification des hostilités et des efforts diplomatiques
Les combats, qui se poursuivent à un rythme soutenu près de sites emblématiques tels que les temples angkoriens contestés, ont conduit à une rencontre historique entre les dirigeants thaïlandais et cambodgiens prévue à Kuala Lumpur. La réunion, organisée sous l’égide de la Malaisie, également médiatrice, doit réunir le Premier ministre thaïlandais par intérim, Phumtham Wechayachai, et le Premier ministre cambodgien, Hun Manet, en présence des États-Unis et de la Chine, membres influents de la communauté internationale.
Les deux parties s’accusent mutuellement d’avoir lancé les hostilités, malgré leurs déclarations publiques en faveur du dialogue et de la paix. Selon le ministre cambodgien de la Défense, Maly Socheata, « à 3h10 du matin, les forces thaïlandaises ont poursuivi leur attaque », marquant le cinquième jour de combats intenses. Les soldats cambodgiens dénoncent des envahissements massifs utilisant des armes lourdes, avec des combats dans sept localités différentes, ce qui laisse craindre une opération militaire majeure de la part de la Thaïlande.
Les enjeux diplomatiques et la menace économique
La communauté internationale, notamment les États-Unis, qui ont dépêché des représentants pour soutenir les efforts de paix, pressent les deux pays de parvenir rapidement à une trêve. Le président américain, Donald Trump, a appelé à une résolution pacifique, soulignant que le conflit pourrait impacter les négociations commerciales et les droits de douane, qui doivent entrer en vigueur début août, pesant lourdement sur les économies déjà fragiles des deux nations.
Ce contexte de crise oblige également les populations civiles à une évacuation massive : plus de 138 000 Thaïlandais et 80 000 Cambodgiens ont fui leurs zones à risques pour échapper aux combats. La médiation internationale reste centrale alors que les tensions persistes, malgré les efforts diplomatiques pour un cessez-le-feu durable.