Table of Contents
Le groupe Nestlé se trouve au cœur d’une controverse en France, alors qu’il doit comparaître en novembre prochain pour avoir « abandonné illégalement » des déchets aux abords de ses sites d’embouteillage dans les Vosges. Selon les informations révélées par Mediapart, ces dépôts sauvages ont entraîné une contamination aux microplastiques des terres et des nappes souterraines, utilisées pour ses eaux minérales. Cependant, l’enquête judiciaire n’a pas établi de lien direct entre la pollution des nappes et la présence de microplastiques dans les bouteilles mises sur le marché.
Des décharges sauvages dans les Vosges
Dans plusieurs communes telles que They-sous-Montfort, Contrexéville, et Saint-Ouen-Lès-Parey, Nestlé est accusé d’avoir conservé des décharges sauvages. Ces sites contiennent des centaines de milliers de mètres cubes de déchets plastiques, souvent stockés de manière inappropriée au sol, sans aucune imperméabilisation et sans suivi des percolations. Ce manque de gestion a conduit à une exposition accrue aux intempéries climatiques et à l’érosion des sols.
Résultats des analyses de microplastiques
Les enquêteurs ont effectué des prélèvements d’eau sur deux forages utilisés par Nestlé pour ses marques Contrex et Hépar. Les résultats indiquent des niveaux alarmants de microplastiques : 515 particules par litre pour Hépar et 2 096 pour Contrex. En comparaison, l’Inéris avait évalué en 2018 la présence moyenne de microplastiques dans l’eau douce entre 10 et 300 par mètre cube.
Absence de lien établi entre décharges et pollution de l’eau
Malgré les preuves de pollution des nappes, l’enquête judiciaire ne parvient pas à établir un lien entre les concentrations de microplastiques trouvées dans les forages et celles présentes dans les eaux en bouteille. Une source proche de l’enquête précise que « ce lien n’a pas pu être matérialisé » en raison d’un manque d’investigation approfondie.
Réactions et mesures de Nestlé
En réponse aux accusations, Nestlé a engagé des laboratoires pour réaliser des contre-analyses, affirmant qu’elles montrent l’absence de microplastiques dans leurs forages. En ce qui concerne les décharges, la multinationale assure que « la majorité des sites a déjà été nettoyée » et qu’elle attend des directives des autorités sur les mesures à prendre pour les sites plus complexes.
Bernard Schmitt, président de l’association environnementale Eau 88, a exprimé des inquiétudes face à la situation actuelle, notamment en ce qui concerne l’autorisation récente de la préfecture pour de nouveaux forages près des décharges.