Table of Contents
Une enquête menée par l’agence Associated Press révèle que des sous-traitants américains chargés de la sécurité des points de distribution d’aide dans la bande de Gaza ont utilisé des munitions réelles et des grenades assourdissantes. Ces pratiques ont été observées au milieu de bousculades provoquées par la foule palestinienne cherchant à obtenir de la nourriture.
Conditions préoccupantes sur les sites de distribution
Selon les témoignages et des vidéos obtenues par l’agence, deux sous-traitants américains, souhaitant rester anonymes, ont exprimé leur inquiétude face à des comportements jugés dangereux et irresponsables sur les lieux de distribution à Gaza. Ils ont souligné que le personnel de sécurité engagé était souvent non qualifié et lourdement armé.
Ces sous-traitants ont indiqué que les agents de sécurité à Gaza semblaient bénéficier d’une liberté d’action quasi-totale, lançant régulièrement des grenades sonores et du spray au poivre vers les Palestiniens présents. Des tirs d’armes à feu ont été signalés, parfois dirigés vers les personnes attendant l’aide.
Manque de formation et gestion chaotique
L’enquête fait état d’un manque de coordination flagrante dans la distribution de l’aide. Certains gardes de sécurité auraient été recrutés récemment par simple échange de mails et sans aucune expérience préalable en situation de combat. Ils n’auraient pas reçu de formation adéquate sur l’utilisation des armes de combat.
La société contractante associée à l’organisation humanitaire de Gaza n’aurait fourni de règles d’engagement qu’au bout de trois jours seulement, selon les sous-traitants. Ces derniers ont averti que la poursuite de telles pratiques pourrait entraîner des pertes humaines supplémentaires sur le terrain.
Rôle controversé de l’armée israélienne
Les sous-traitants ont également affirmé que l’armée israélienne utiliserait le système de distribution de l’aide pour collecter des renseignements, ce qui soulève des questions sur la neutralité et la sécurité des opérations humanitaires. Néanmoins, un responsable israélien a nié l’existence de dispositifs de contrôle ou de filtrage opérés par les forces de sécurité dans les zones de distribution.
Incidents et réponses des parties impliquées
Selon la société Safe Rich Solutions, prestataire pour l’organisation humanitaire gazaouie, 31 % des opérations de distribution sur une période de deux semaines en juin ont été marquées par des incidents causant des blessures. Aucune blessure grave n’a toutefois été rapportée jusqu’à présent. L’entreprise a reconnu des tirs effectués par des gardes, mais loin des civils, lors d’incidents isolés.
En réponse, l’organisation humanitaire de Gaza a dénoncé ce qu’elle considère comme une campagne destinée à discréditer ses efforts. Elle affirme disposer d’une équipe d’experts humanitaires, logistiques et de sécurité expérimentés travaillant sur le terrain.