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Plus d’un an après l’instauration du contrôle technique obligatoire pour les motos et autres deux-roues dans l’Indre, la polémique ne faiblit pas. Tandis que les motards dénoncent une mesure avant tout économique et peu justifiée sur le plan de la sécurité, les centres de contrôle, eux, s’adaptent et modèrent leur position initiale.
Une mesure controversée parmi les motards
« C’est une mesure qui n’aurait même pas dû exister. Pour nous, c’est inutile. » L’amertume reste vive chez Thierry Machet, président de l’association Berry Esprit Motard, qui dénonce depuis un an le contrôle technique des deux-roues rendu obligatoire depuis le 15 avril 2024. Si la majorité des usagers se conforme à cette obligation, beaucoup restent sceptiques quant à sa pertinence.
« Quand on est motard, on est conscient que nos véhicules n’ont que deux roues et aucune protection comme une voiture. Nous veillons scrupuleusement à leur entretien et à leur sécurité », explique ce passionné avec plus de quarante ans de pratique. « En réalité, très peu de motos sont non-conformes, et la grande majorité réussit son contrôle technique sans aucun souci. »
Les contrôleurs techniques face à un nouveau défi
Au moment de l’introduction de cette mesure, ce n’était pas seulement la communauté motarde qui manifestait son mécontentement. Les centres de contrôle ont dû s’adapter rapidement à cet afflux de demandes inédit. « Nous avons formé quatre personnes, ce qui représente un coût non négligeable, environ 1 000 euros par formation », précise Raphaël Perraud, directeur de plusieurs centres DEKRA dans l’Indre.
Malgré ses doutes au départ, son opinion a évolué au fil des mois : « Nous sommes désormais moins réticents car les usagers réalisent que les contrôles sont sérieux et indispensables pour respecter la nouvelle réglementation. »
Pour lui, le bilan est positif, d’autant que les motos constituent 20 % du marché des véhicules contrôlés. « Sur la première année, l’État a reconnu la mobilisation des contrôleurs. Au niveau national, DEKRA a réalisé un million et demi de contrôles techniques deux-roues. Depuis le début de l’année 2025, plus de 138 000 contrôles motos ont déjà été effectués. »
Vers un contrôle du bruit renforcé dès cet été
Malgré ces avancées, les motards restent inquiets face à la perspective de nouvelles contraintes. Thierry Machet craint que le contrôle technique moto ne suive la même dérive que celui de l’automobile, qui s’est progressivement alourdi avec des exigences croissantes. « On a connu cela avec l’automobile : au départ un simple contrôle visuel, puis des ajouts successifs. La moto risque de subir le même sort », avertit-il.
Un nouveau cap sera franchi dès le 1er juillet 2025, date à laquelle les deux-roues seront soumis à un contrôle du bruit au moyen d’un sonomètre, renforçant la réglementation existante.