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Une manifestation à Soueïda a suscité une vive controverse après que certains manifestants ont brandi le drapeau israélien et scandé des slogans appelant à la séparation. Sur les images diffusées, on entend notamment le cri : « Le peuple veut entrer en Israël », geste qui a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux et relancé le débat sur l’avenir de la province.
La scène a ravivé les tensions entre habitants, autorités locales et gouvernement central, et pose la question de la manière dont Damascus doit répondre à une crise interne grandissante. Retrouvez une des vidéos partagées sur Twitter : https://twitter.com/ajmubasher/status/1956730572954316814?ref_src=twsrc%5Etfw
Réactions et accusations sur les réseaux sociaux
Les réactions en ligne ont été rapides et polarisées. Plusieurs courants se dégagent :
- Des internautes accusent le gouvernement syrien d’être responsable de la dégradation de la situation à Soueïda, estimant que la gestion locale et nationale a alimenté la colère.
- D’autres rejettent la responsabilité sur des figures locales, en particulier le cheikh Hikmat al-Hajri, qu’ils tiennent pour chef d’un mouvement contestataire dans la province.
- Une frange d’observateurs parle d’un geste symbolique calculé, destiné à attirer l’attention internationale plutôt qu’à promouvoir un projet politique concret.
Un message largement partagé critique la montée des drapeaux de l’occupation au-dessus d’un lieu communautaire, dénonçant une opération qui, selon ses auteurs, masque les réelles motivations politiques derrière des slogans de « dignité ». Voir le message partagé : https://twitter.com/DeryNews/status/1956897390461342194?ref_src=twsrc%5Etfw
Accusations contre les leaders locaux
Les contestataires reprochent aux meneurs locaux d’avoir instrumentalisé la colère populaire. Plusieurs voix les qualifient d’avoir transformé le mouvement en une « mise en scène » dont le véritable protagoniste serait le drapeau de l’État adverse plutôt qu’un projet national ou réformateur.
Selon ces critiques, cette manœuvre fragilise l’unité locale et risque d’isoler durablement la communauté soueïdienne, déjà marquée par la peur et la frustration.
- Argument central : brandir le drapeau d’un État considéré comme ennemi revient à s’en remettre à un appui extérieur et à renoncer à des solutions internes.
- Conséquence redoutée : les poches séparatistes deviennent des « cartes de négociation » qui perdent toute valeur lorsque les circonstances changent.
Appels au calme et position des modérés
Face à l’escalade, des voix modérées appellent au rassemblement et à la retenue. Mustafa Bakour, gouverneur de Soueïda, est présenté par certains commentateurs comme ayant adopté un ton plus tempéré.
Son message met en avant trois points essentiels :
- La préservation du pacte social et du vivre-ensemble comme priorité absolue.
- La nécessité d’un dialogue pour rapprocher les positions et éviter l’affrontement interne.
- L’importance d’éviter d’ouvrir les portes à une ingérence étrangère qui fragiliserait encore davantage la province.
Plusieurs internautes estiment que l’erreur symbolique — lever le drapeau israélien sur la place de la dignité — résulte d’un mélange de peur, de défi et de ressentiment, mais qu’elle reste réparable si les parties s’engagent à calmer le jeu. Voir une réaction : https://twitter.com/aboalamirb/status/1956743712983122274?ref_src=twsrc%5Etfw
Analyse des implications et perspectives
Les observateurs s’accordent sur plusieurs constats : la situation à Soueïda reflète une accumulation de frustrations et d’échecs politiques, et la symbolique des gestes est devenue un instrument de pression. Quelques points à retenir :
- La « manifestation Soueïda » met en lumière le risque de voir des revendications locales récupérées ou manipulées par des acteurs externes.
- La réaction de l’État central est déterminante : un discours d’apaisement et des mesures concrètes peuvent réduire la colère, tandis qu’une posture punitive risque d’exacerber la rupture.
- Les populations locales réclament avant tout sécurité, justice et reconnaissance ; recourir à des symboles hostiles ne garantit ni protection ni soutien durable.
Parmi les retours d’internautes, certains rappellent que d’autres régions ont subi des violences extrêmes sans que l’appel à la séparation ne fût la réponse dominante. Ils appellent à la réflexion avant d’adopter des gestes irréversibles. Exemple de réaction : https://twitter.com/samerside/status/1956701877812318675?ref_src=twsrc%5Etfw
Ce que demandent les commentateurs
Les opinions formulées en ligne convergent vers plusieurs recommandations pratiques :
- Engager immédiatement un dialogue ouvert entre les autorités locales, les représentants communautaires et le gouvernement à Damas.
- Éviter toute forme d’incitation ou de stigmatisation publique venant des responsables étatiques.
- Proposer des solutions concrètes pour répondre aux griefs socio-économiques et sécuritaires qui alimentent la contestation.
L’objectif partagé par beaucoup est de refermer la brèche avant que des initiatives symboliques n’entraînent des conséquences irréversibles pour la province et pour le pays.