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La Corée du Nord accuse l’armée sud-coréenne d’avoir tiré plus de 10 coups de semonce près de la frontière, intensifiant les tensions.
Pyongyang affirme que les tirs ont visé des soldats nord-coréens engagés dans un projet de renforcement permanent de la ligne de démarcation, avertissant Séoul que de telles actions risquent d’élever la situation à un niveau « incontrôlable ».
Réactions officielles de Pyongyang
Dans un communiqué publié samedi, l’agence officielle nord-coréenne KCNA a cité le vice-chef d’état-major de l’Armée populaire, Ko Jong Chol. Il a qualifié l’incident de « provocation sérieuse » et a accusé le Sud d’une action « préméditée et délibérée » visant, selon lui, à « inciter un conflit militaire ».
Ko a ajouté que les tirs sud-coréens constituaient un « prélude très grave » susceptible de pousser la zone frontalière, déjà fortement militarisée, vers une confrontation « incontrôlable ». Ces déclarations traduisent l’inquiétude de Pyongyang face à l’escalade potentielle le long de la péninsule.
Détails de l’incident rapporté
Selon KCNA, l’affrontement s’est produit mardi alors que des soldats nord-coréens travaillaient à sceller définitivement la frontière fortifiée qui divise la péninsule. L’agence affirme que l’armée sud-coréenne a tiré plus de dix coups de semonce en direction des troupes nord-coréennes.
Pyongyang présente ces tirs comme une entrave directe à son projet d’isolement de la frontière, décrivant toute intervention extérieure comme une provocation militaire délibérée.
Position de Séoul
La Corée du Sud n’a pas immédiatement commenté la version de Pyongyang. L’agence de presse sud-coréenne Yonhap a indiqué n’avoir obtenu aucune confirmation immédiate des autorités séoulites concernant la revendication nord-coréenne.
L’absence de réaction officielle rapide complique la vérification indépendante des faits et laisse place à des interprétations contradictoires des événements le long de la frontière.
Contexte et antécédents récents
Les tirs de semonce rapportés s’inscrivent dans une série d’incidents entre les deux Corées autour de la zone démilitarisée :
- Début avril, Séoul avait tiré des coups de semonce après qu’un groupe d’environ 10 soldats nord-coréens ait brièvement franchi la frontière dans la zone démilitarisée.
- En octobre dernier, Pyongyang avait annoncé la coupure totale de la frontière sud et détruit des routes et voies ferrées transfrontalières hautement symboliques. Plus de détails sur cette opération sont disponibles sur Al Jazeera : north-korea-blows-up-road-rail-links-with-hostile-state-south-korea.
- À la suite d’incidents antérieurs, Pyongyang avait également envoyé des milliers de ballons contenant des déchets vers le Sud en représailles à des ballons de propagande.
Plus récemment, Séoul a pris des mesures pour apaiser les tensions après l’élection du président Lee Jae-myung en juin. Pour mémoire, un article expliquant certaines démarches de Séoul est consultable ici : south-korea-mulls-allowing-individual-tours-to-north-korea-as-tensions-ease.
Parmi les gestes récents, Séoul avait rétabli des haut-parleurs frontaliers diffusant des informations et de la musique K-pop, ce qui avait provoqué des contre-mesures sonores de la part de Pyongyang. Un compte-rendu de l’arrêt ultérieur de ces haut-parleurs figure ici : south-korea-dismantles-border-loudspeakers-to-ease-tensions-with-n-korea.
Avertissements et risques d’escalade
Ko Jong Chol a mis en garde que si les actes d’entrave au projet de scellage de la frontière persistaient, l’armée nord-coréenne les considérerait comme des provocations militaires délibérées. Il a prévenu que Pyongyang prendrait des « contre-mesures correspondantes » en réponse.
Ces déclarations soulignent le danger d’une escalade imprévisible dans un contexte où les forces des deux côtés restent massées près de la ligne de front. L’issue dépendra en grande partie des réactions officielles de Séoul et de la volonté des deux camps d’éviter une montée des tensions.