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Corée du Sud : l’ex-première dame accusée de pots‑de‑vin

par Sara
Corée du Sud

Le procureur spécial sud‑coréen a déclaré lundi que Kim Keon‑hee, épouse de l’ancien président Yoon Suk‑yeol, est accusée d’avoir tiré profit de son statut pour s’ingérer dans les affaires d’État en échange de cadeaux de grande valeur et d’argent. Ces déclarations interviennent au terme d’une enquête d’un an portant notamment sur la brève imposition de la loi martiale par Yoon et d’autres scandales impliquant le couple.

Les accusations détaillées

Min Jung‑ki a affirmé que Kim aurait « profité du statut d’épouse du président pour recevoir de l’argent et des objets de valeur » et qu’elle aurait joué un rôle important dans des nominations et des recrutements. Le parquet spécial avance un total de 377,25 millions de won en dessous de forme de pots‑de‑vin, soit environ 263 000 dollars.

Les enquêteurs citent une série de cadeaux de luxe supposément offerts pour influencer ses décisions : des sacs de grandes maisons de couture, un collier en diamant, une montre de valeur et une œuvre du peintre minimaliste Lee Ufan.

Procès et demandes de peine

Plus tôt dans le mois, le parquet a requis une peine de 15 ans de prison à l’encontre de Kim Keon‑hee. Elle est actuellement détenue et jugée pour soupçon d’acceptation de pots‑de‑vin par médiation et autres chefs d’accusation, qu’elle nie formellement.

Un jugement en première instance à son encontre est attendu le 28 janvier. Sa défense a vivement critiqué les conclusions du procureur, affirmant que « l’enquête ne se clôt pas parce que tel le dit, mais se complète par des preuves devant le tribunal » et promet de veiller au respect des droits de la défense et à l’absence d’instrumentalisation politique du dossier.

Rôle présumé de l’Église de l’Unification

L’équipe d’enquête a également inculpé Han Hak‑ja, dirigeante de l’Église de l’Unification, qui est elle aussi jugée. Les procureurs estiment que l’organisation religieuse a offert des objets de valeur — parmi lesquels deux sacs Chanel et un collier en diamant — dans le but d’accroître son influence auprès de Kim.

Han a nié avoir ordonné à son Église de verser des pots‑de‑vin ou de donner des cadeaux dans ce but.

La position de l’ex‑président Yoon

Interrogé par les enquêteurs sur ces transactions, Yoon Suk‑yeol a assuré ignorer ces dons, une explication que, selon l’équipe spéciale, « beaucoup jugent difficile à croire ». L’assistant du procureur spécial, Kim Hyung‑geun, a souligné que « diverses personnes sans lien apparent se sont rendues auprès de Kim Keon‑hee, pas auprès du président, pour formuler des demandes et remettre de l’argent et des biens ».

Yoon, qui a été destitué après sa tentative d’imposer la loi martiale, est lui-même jugé pour des accusations de complot insurrectionnel liées à cette démarche. Il nie ces charges, lesquelles peuvent entraîner des peines extrêmement lourdes, et un jugement en première instance est attendu au début de 2026.

Enjeux politiques et institutionnels

Les procureurs estiment que les institutions sud‑coréennes ont été « gravement affaiblies par des abus de pouvoir » attribués à l’ex‑première dame, une charge aux implications politiques considérables. L’affaire ravive les débats sur l’éthique publique et les garde‑fous contre les ingérences privées dans les décisions d’État.

Alors que les procès se poursuivent, l’opinion publique et les acteurs politiques suivent de près ces procédures, dont les verdicts pourraient avoir des répercussions durables sur la vie politique du pays.

source:https://www.aljazeera.com/news/2025/12/29/s-koreas-ex-first-lady-accused-of-taking-bribes-meddling-in-state-affairs

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