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Corée du Sud : Yoon inculpé pour aide à l’ennemi après loi martiale

by Sara
Corée du Sud, Corée du Nord

L’ancien président sud-coréen Yoon Suk Yeol a été formellement inculpé par un procureur spécial pour de nouvelles charges liées à sa brève tentative d’instaurer la loi martiale l’an dernier, dont l’accusation d’« aide à l’ennemi ». Cette procédure marque une nouvelle étape dans l’enquête sur des actions susceptibles d’avoir intensifié les tensions entre Séoul et Pyongyang.

Les accusations déposées

Le procureur Park Ji-young a annoncé que l’équipe spéciale avait mis en examen Yoon pour « avoir profité à l’ennemi en général » ainsi que pour abus de pouvoir.

Selon l’enquête, Yoon et d’autres auraient conspiré pour créer les conditions permettant la proclamation d’un état d’urgence et l’instauration de la loi martiale.

Les autorités évoquent un risque accru de confrontation armée intercoréenne et un préjudice pour les intérêts militaires publics découlant de ces manœuvres.

Éléments de preuve et mémos internes

Le procureur Park a indiqué qu’un mémo rédigé en octobre dernier par l’ancien chef du contre-espionnage de Yoon constituait une preuve déterminante.

Ce document suggérait de « créer une situation instable ou de saisir une opportunité » et recommandait de cibler des lieux qui mettraient la Corée du Nord « dans l’embarras », citant Pyongyang et la grande ville côtière de Wonsan.

L’équipe d’enquête examine aussi si Yoon a ordonné des vols de drones au-dessus de la Corée du Nord pour provoquer une réaction et légitimer la déclaration de la loi martiale.

Procédure judiciaire et enjeux

Yoon a été destitué par la Cour constitutionnelle en avril et fait actuellement face à un procès pour insurrection et autres chefs d’accusation liés à sa tentative avortée d’instaurer la loi martiale.

Si les tribunaux le déclarent coupable des charges les plus graves, Yoon risque des peines pouvant aller jusqu’à la peine maximale prévue par la loi.

L’affaire soulève des questions majeures sur l’équilibre entre sécurité nationale, prérogatives présidentielles et protection des institutions démocratiques en Corée du Sud.

La défense de Yoon

Yoon soutient depuis le début qu’il n’a jamais eu l’intention d’instaurer une règle militaire permanente.

Il affirme que la déclaration de la loi martiale visait à alerter l’opinion publique sur des manquements allégués par des partis d’opposition et à protéger la démocratie contre des éléments « anti-étatiques ».

Sa position demeure contestée par les procureurs, qui estiment que les actes commis dépassent une simple mesure d’alerte.

Contexte des relations intercoréennes

Séoul et Pyongyang sont techniquement en état de guerre depuis que la guerre de Corée (1950-1953) s’est terminée par un armistice, et non par un traité de paix.

Toute action susceptible de provoquer Pyongyang est perçue comme risquant d’aggraver une situation déjà fragile.

Les autorités sud-coréennes devront désormais concilier l’examen judiciaire en cours avec la nécessité de préserver la stabilité régionale.

Points clés

  • Yoon Suk Yeol inculpé pour « aide à l’ennemi » et abus de pouvoir.
  • Un mémo interne recommande de provoquer une réaction nord-coréenne en ciblant Pyongyang ou Wonsan.
  • Des vols de drones au-dessus de la Corée du Nord sont au centre des investigations.
  • Yoon risque des peines sévères s’il est reconnu coupable des chefs les plus graves.
source:https://www.aljazeera.com/news/2025/11/10/south-korea-indicts-ex-leader-yoon-on-charges-of-aiding-the-enemy

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