Table of Contents
Le président sud-coréen, Yoon Suk Yeol, a fait son retour sur les écrans de télévision le samedi 7 décembre, après une période d’absence suite à sa tentative de mettre en place la loi martiale le 3 décembre. Lors de son intervention, il a présenté ses « excuses sincères » mais a refusé de démissionner, malgré les appels à son départ, y compris de la part de certains membres de son propre parti, le Parti du pouvoir au peuple (PPP).
Un discours télévisé décisif
À quelques heures d’un vote au Parlement concernant sa destitution, Yoon a annoncé dans un discours bref qu’il confierait au PPP la responsabilité de prendre « les mesures visant à stabiliser la situation politique, y compris concernant mon mandat ». Il a aussi déclaré : « Je ne fuirai pas mes responsabilités légales et politiques concernant la déclaration de la loi martiale ».
Le chef du PPP, Han Dong-hoon, a réagi en affirmant qu’une « démission anticipée du président est inévitable », soulignant que l’exercice normal de ses fonctions est « impossible dans ces circonstances ». Cependant, des divisions au sein du PPP ont été observées, certains députés ayant décidé de bloquer la destitution, contredisant ainsi leur chef.
Lâché par son propre parti
Yoon Suk Yeol, âgé de 63 ans, a été largement critiqué après sa décision surprise de décréter la loi martiale, avant de faire marche arrière six heures plus tard sous la pression des députés et des citoyens. L’opposition l’accuse d’avoir mis en danger la démocratie sud-coréenne, et le chef du PPP a qualifié Yoon de « danger » pour le pays.
Le Parlement doit se réunir pour discuter de sa destitution, nécessitant une majorité de 200 députés sur 300 pour le démettre. Le PPP, avec ses 108 sièges, doit convaincre au moins huit députés de l’opposition pour éviter la destitution.
Des manifestations massives
Vendredi soir, environ 15 000 manifestants se sont rassemblés devant le Parlement pour demander le départ de Yoon et son arrestation. Certains ont campé sur place toute la nuit, et de nouvelles manifestations étaient prévues pour le samedi après-midi. Les députés de l’opposition, craignant un nouveau coup de force, avaient également campé à l’intérieur de l’Assemblée nationale.
Yoon a promis qu’il ne décréterait pas à nouveau la loi martiale et a déclaré : « Je présente mes excuses pour avoir causé des craintes au peuple », avant de s’incliner.
Une popularité en chute libre
Depuis son arrivée au pouvoir en 2022, Yoon Suk Yeol a accumulé les crises, étant maintenant sous enquête pour « rébellion ». Selon un sondage Gallup, sa cote de popularité est tombée à 13 %. Il avait justifié la loi martiale en évoquant la nécessité de protéger « la Corée du Sud libérale des menaces des forces communistes nord-coréennes » et avait accusé le Parlement d’entraver les budgets essentiels à la nation.
Malgré la situation tendue, les États-Unis n’ont pas demandé publiquement le départ de Yoon. Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a exprimé son souhait que « le processus démocratique l’emporte ».