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Le ministre de la Sécurité du Costa Rica a entamé une visite à El Salvador pour examiner les mesures mises en place afin de réduire la violence causée par les puissants gangs de rue.
Visite au pénitencier de haute sécurité
Le ministre de la Justice et de la Paix du Costa Rica, Gerald Campos Valverde, a visité vendredi le pénitencier de haute sécurité réservé aux gangs à El Salvador. Cette visite fait partie de son évaluation des actions entreprises par le pays voisin dans le cadre d’une offensive de trois ans, sous état d’urgence, pour lutter contre la violence des gangs.
Objectif de la visite
Ce déplacement a été ordonné par le président Rodrigo Chaves avec pour objectif d’observer les bonnes pratiques des Salvadoriens afin de combattre la criminalité et de restituer les droits à tous les citoyens. En novembre dernier, le Costa Rica avait décerné sa plus haute distinction diplomatique au président salvadorien Nayib Bukele pour les résultats obtenus dans la réduction de la violence au cours de sa campagne contre les gangs.
Etat d’urgence et arrestations massives
El Salvador vit sous un état d’urgence qui suspend des droits fondamentaux tels que l’accès à un avocat. Environ 84 000 personnes ont été arrêtées, accusées d’appartenance à des gangs. Les homicides ont chuté de manière significative, ce qui a renforcé la popularité de Bukele.
Impressions du ministre costa-ricien
Après sa visite, Campos a exprimé son admiration pour le pénitencier construit par Bukele au début de l’état d’urgence, où il a noté que les droits fondamentaux étaient respectés. Le directeur de la prison, Belarmino García, a montré à Campos des cellules où se trouvent environ 70 détenus, certains d’entre eux partageant la même cellule malgré leur affiliation à des gangs rivaux.
Engagement du Costa Rica
Campos a déclaré que le Costa Rica ne permettrait plus aux criminels d’être arrêtés par la police pour ensuite être rapidement relâchés par le système judiciaire. Il a affirmé que le pays emporterait toutes les bonnes pratiques observées pour offrir aux Costa Ricains un environnement de paix et de tranquillité.
Partage d’expérience entre pays
Le ministre de la Sécurité salvadorien, Gustavo Villatoro, a exprimé la volonté d’El Salvador de partager son expérience avec le Costa Rica, un pays qui, jusqu’à récemment, était un modèle de paix mais qui fait maintenant face à des violences similaires à celles qu’El Salvador a connues. Selon lui, il ne s’agit pas d’un simple copier-coller, mais d’apprendre et d’implémenter ce qui peut être fait pour protéger les populations des deux nations.
Les défis du Costa Rica
Le Costa Rica continue de faire face à des taux d’homicides historiquement élevés. En 2023, le pays a établi un record avec 907 homicides, bien que ce chiffre ait légèrement diminué en 2024 à 880. Selon les données gouvernementales, le pays suit un rythme similaire à celui de l’année précédente.
Contrairement à Bukele, Chaves ne dispose pas d’une majorité au Congrès et n’a pas modifié les tribunaux du Costa Rica pour éliminer l’opposition. Le pays, longtemps salué pour son industrie de l’écotourisme et sa conservation environnementale, est maintenant perturbé par la violence, principalement attribuée au trafic de drogue.