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Le 19 décembre 2024, le tissu culturel des Pays-de-la-Loire a été mis à mal par l’annonce de Christelle Morançais, présidente du conseil régional, qui a confirmé une réduction drastique du budget de fonctionnement de 100 millions d’euros. Cette décision, finalement concrétisée par une baisse de 82 millions d’euros, impacte à 70% le secteur culturel, plongeant ainsi les institutions et acteurs culturels régionaux dans l’incertitude.
Des manifestations marquantes
Des milliers de personnes, principalement issues du monde de la culture, ont manifesté près de l’hôtel de région des Pays-de-la-Loire à Nantes, en réponse à cette situation critique. Les annonces de coupes budgétaires suscitent un profond mécontentement, et les acteurs culturels s’inquiètent des conséquences sur leurs projets et leur avenir.
Un impact qui fragilise la culture
Cette réduction du budget est perçue comme une attaque directe envers un secteur déjà affaibli. Virginie Boccard, directrice de la Scène nationale du Mans, a déclaré : * »C’est le marasme total. Les décisions ont été prises brutalement, sans concertation avec les autres collectivités publiques. »* Selon elle, cette situation provoque annulations de projets et incompréhension au sein des institutions. François Gabory, président du Réseau Chainon, partage ce constat, affirmant que le dialogue qui existait précédemment a disparu.
Pour justifier ces coupes, la Région évoque la nécessité de rigueur financière face à un contexte économique difficile. Alexandre Thébault, conseiller délégué à la culture, a déclaré que les choix faits aujourd’hui ne remettent pas en cause l’historicité des partenariats passés, mais qu’il n’y a tout simplement plus d’argent.
Des conséquences sur l’emploi et les projets
Les coupes budgétaires affectent également l’emploi dans le secteur culturel. Les directeurs de structures expriment des inquiétudes quant à la pérennité de leurs équipes. Camille de La Guillonnière, directeur artistique, explique que des licenciements pourraient être inévitables. Les projets de territoire, les résidences et les spectacles sont également mis à mal. Virginie Boccard souligne que ces coupes perturbent tout un écosystème, affectant non seulement les artistes, mais aussi l’économie locale.
La mission de service public menacée
Les réductions de financement mettent en péril la mission de service public des établissements culturels. François Gabory explique que la subvention régionale était essentielle pour maintenir l’accessibilité de la culture : * »Sans cette aide, nous allons devoir augmenter les prix des billets. »* Au Carré, une scène nationale, le prix du billet, qui est actuellement de 10,70 euros, pourrait exploser à un minimum de 95 euros sans subventions publiques. Maël Grenier, directeur du Carré, alerte sur la nécessité d’une compensation financière pour maintenir des tarifs accessibles.
Une vision idéologique de la culture
Au-delà des enjeux financiers, cette politique est perçue par certains comme une décision idéologique, réduisant la culture à un secteur non prioritaire. Christelle Morançais a insinué que la culture serait * »le monopole d’associations très politisées ».* Virginie Boccard réfute cette accusation, affirmant que la culture est essentielle pour le territoire et son identité.
Camille de La Guillonnière ajoute que si le budget 2026 n’est pas voté différemment, la compagnie pourrait changer de nom, soulignant le désengagement de la région.