Couple traverse l’Atlantique à la nage pour sensibiliser à la protection des océans

La traversée Atlantique à la nage : itinéraire et organisation

C’est un défi sportif hors norme. Le couple, passionné de natation en eaux libres et de protection des océans, prévoit de s’élancer depuis le Cap‑Vert pour atteindre la Guadeloupe, soit un trajet d’environ 3 800 km. « En tout, entre le Cap‑Vert et la Guadeloupe, c’est 3 800 km, donc on estime nager plus de 1 000 km chacun », détaille Chloé.

Pour des raisons de sécurité et d’organisation, ils ne nageront que le jour et se relayeront toutes les deux heures : « On ne nage pas la nuit pour des raisons de sécurité, pour ne pas perdre le nageur dans l’eau. Donc, c’est Matthieu qui commence le premier relais de deux heures. Il nage de 6h à 8h. Moi, j’enchaîne de 8h à 10h. Et on enchaîne comme ça, six heures dans la journée, chacun. » La nuit, le couple dérivera à bord d’un catamaran qui suit leur progression.

Les deux nageurs ont préparé ce projet pendant deux ans. Cette préparation a mêlé entraînement physique et travail psychologique pour affronter l’isolement et la fatigue : « Cet été, on nageait entre trois et quatre heures par jour parce que toute la réussite de ce défi, c’est de pouvoir bien récupérer et recommencer le lendemain. Et faire ça pendant trois mois », précise Chloé.

La question des animaux marins, notamment des requins, a été évoquée ouvertement : « La peur la plus irrationnelle, ajoute Matthieu, pour moi, c’est la peur des requins. Je pense qu’on est beaucoup à la partager, mes parents y compris. C’est une chose sur laquelle on a énormément travaillé. »

Un projet pédagogique suivi par 70 000 élèves

Au‑delà du défi sportif, l’objectif est clairement éducatif et axé sur la protection des océans. Les organisateurs expliquent vouloir sensibiliser les jeunes générations au rôle des mers et à la biodiversité marine. « On s’est rendu compte que la France, c’est à peu près 10 % de la biodiversité marine mondiale et que, pourtant, on ne parle pas de la protection de l’océan dans les programmes scolaires », se réjouit Matthieu.

Près de 70 000 enfants suivent déjà l’aventure depuis les écoles qui se sont inscrites au projet. Chaque semaine, des missions pédagogiques sont envoyées aux classes pour accompagner le suivi de la traversée et approfondir une thématique en lien avec l’océan : pêche, pollution, biodiversité, transports maritimes…

« Là, on a 70 000 enfants qui suivent l’aventure et le but c’est qu’au bout de trois mois, ils deviennent des petits ambassadeurs de l’océan. »

La première mission proposée aux élèves consiste à localiser la position des nageurs sur une carte grâce à des coordonnées GPS. « La première mission, c’est de voir où on est sur la carte, donc ils reçoivent les coordonnées GPS. Et après, ils ont la thématique de la semaine à apprendre ensemble en classe. Donc, on va parler de pêche, de pollution, de biodiversité, de transports… Tous les enjeux liés à l’océan. Il y a plein d’enfants qui sont déjà à fond. On a pu aller dans les écoles, en rencontrer beaucoup et c’est génial de voir ça », conclut Chloé.

Durée, rythme et temporalité du projet

Les nageurs envisagent de maintenir ce rythme de relais pendant environ trois mois, période pendant laquelle la récupération quotidienne est essentielle pour tenir la durée totale de la traversée. Le départ à la nage est prévu le 1er novembre prochain ; avant cela, le couple a pris la mer depuis Marseille le dimanche 21 septembre pour rejoindre leur ligne de départ au Cap‑Vert.

Le projet combine ainsi un défi sportif considérable et une campagne de sensibilisation à grande échelle, centrée sur la protection des océans et l’engagement des jeunes. Les organisateurs proposent un suivi en temps réel et des activités pédagogiques hebdomadaires pour transformer cette mobilisation en actions concrètes dans les classes.