Home ActualitéCour d’appel soutient la juge dans l’affaire Abrego Garcia contre Trump

Cour d’appel soutient la juge dans l’affaire Abrego Garcia contre Trump

by Sara
États-Unis, El Salvador

Une cour d’appel fédérale américaine a rejeté la demande de l’administration Trump visant à suspendre les mesures ordonnées par la juge Paula Xinis dans l’affaire portant sur Kilmar Abrego Garcia, un migrant déporté à tort au Salvador. Le tribunal a émis un avertissement sévère sur le respect de l’État de droit et a évoqué une possible « crise naissante » dans ce litige.

Un jugement fort en défense de l’État de droit

La 4e Cour d’appel des États-Unis, dans une décision unanime de sept pages publiée jeudi, a critiqué vivement les arguments de l’administration Trump. Le juge Harvie Wilkinson, nommé par Ronald Reagan, a dénoncé les tentatives de l’exécutif pour annuler certaines décisions récentes de la juge Xinis. Il a souligné que ces manœuvres créaient un affrontement irréversible entre les branches du gouvernement, susceptible de nuire à toutes deux.

Selon lui, la justice souffrirait des insinuations constantes de son illégitimité, auxquelles elle ne peut répondre que peu efficacement, tandis que l’exécutif risquerait de perdre la confiance du public en raison de perceptions d’illégalité. « L’exécutif peut temporairement affaiblir les tribunaux, mais l’histoire finira par écrire l’écart tragique entre ce qui fut et ce qui aurait pu être, et la loi signera son épitaphe », a-t-il ajouté.

La cour a également insisté sur la nécessité d’un respect mutuel entre les branches du gouvernement, rappelant que les appels à la destitution de juges et les exhortations à ignorer les ordonnances judiciaires illustrent tristement un manque de ce respect.

Le litige se dirige vers la Cour Suprême

Ce rejet de l’intervention d’urgence demandée par le département de la Justice prépare le terrain pour un nouveau recours devant la Cour Suprême, qui s’était récemment prononcée en faveur de l’ordre de la juge Xinis demandant au gouvernement de faciliter le retour du migrant.

Malgré cette tension, la 4e Cour d’appel a conclu sur une note d’espoir : « Il est possible de voir dans cette affaire une crise naissante, mais elle peut aussi représenter une opportunité. Nous espérons qu’il n’est pas naïf de croire que nos bons collègues de la branche exécutive considèrent l’État de droit comme vital pour l’éthique américaine. »

Un soutien marqué envers la juge Paula Xinis

Le jugement soutient explicitement la manière dont la juge Xinis gère cette procédure. Kilmar Abrego Garcia avait été expulsé vers le Salvador malgré une ordonnance judiciaire lui interdisant cette déportation, une erreur reconnue par l’administration.

Les autorités de l’administration Trump ont jusqu’à présent résisté à toutes les mesures ordonnées par la juge pour ramener Abrego Garcia aux États-Unis, et ne l’ont pas informée des actions entreprises pour appliquer ses ordonnances, ce qui compromettrait les droits procéduraux du migrant en cas de nouvelle procédure d’expulsion.

La cour a reconnu la forte affirmation des pouvoirs de l’exécutif au titre de l’article II, mais a refusé de « microgérer » le travail d’une juge de district compétente qui tente de mettre en œuvre la récente décision de la Cour Suprême.

Rejet des arguments du département de la Justice

Peu après la demande d’intervention de l’administration, la cour a réfuté tous les arguments avancés par les avocats du département de la Justice, y compris l’allégation que la juge Xinis avait mal clarifié son ordre, alors même que la Cour Suprême lui avait demandé de le faire, notamment en ordonnant aux autorités de « faciliter » le retour du migrant depuis une des prisons surpeuplées du Salvador.

La cour a pointé que, si l’on suit les arguments de l’administration à leur extrême, cela pourrait mener à la déportation de citoyens sans recours possible : « Si aujourd’hui l’exécutif revendique le droit de déporter sans procédure régulière et en ignorant les ordonnances judiciaires, quelle garantie y aura-t-il demain qu’il ne déportera pas des citoyens américains, puis rejettera toute responsabilité pour les ramener ? Et quelle assurance donnera-t-on qu’il n’utilisera pas ses larges pouvoirs discrétionnaires contre ses ennemis politiques ? »

De plus, la cour a rejeté l’interprétation selon laquelle « faciliter » signifie uniquement « supprimer les obstacles domestiques » au retour du migrant. Elle a rappelé que cela va à l’encontre de l’ordre de la Cour Suprême qui impose au gouvernement de faciliter la libération d’Abrego Garcia de sa détention au Salvador.

Selon la cour, cet argument réduirait l’État de droit à l’anarchie, ternissant les valeurs que défendent depuis toujours les Américains aux opinions diverses.

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source:https://www.cnn.com/2025/04/17/politics/4th-circuit-wilkinson-abrego-garcia-xinis/index.html

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