Table of Contents
Crash d’Air India : des familles britanniques victimes reçoivent les mauvaises dépouilles dans un contexte de chaos et de controverses
Le crash du Boeing 787 d’Air India, survenu en juin dernier peu après le décollage d’Ahmedabad (Inde) vers Londres, a laissé un lourd tribut avec 260 morts, dont 52 Britanniques. Si l’accident a suscité une immense tristesse, il est aujourd’hui question d’une tragédie supplémentaire : plusieurs familles britanniques ont reçu par erreur les dépouilles de personnes qui n’étaient pas leurs proches.
Des erreurs d’identification et un processus de rapatriement bâclé
Selon l’avocat spécialisé dans l’aviation, James Healy-Pratt, chargé de défendre une vingtaine de familles britanniques, ces erreurs ne sont pas isolées. Au total, au moins 12 dépouilles ont été rapatriées au Royaume-Uni, mais plusieurs familles ont été contraintes d’annuler ou de reporter leurs funérailles après avoir constaté que les corps reçus ne correspondaient pas à leurs proches. Certains corps contenaient même des restes « mélangés » de plusieurs victimes, rendant toute identification précise difficile.
Le processus d’identification, réalisé par des équipes indiennes utilisant tests ADN et équipements de haute technologie, a été fortement critiqué pour son manque de transparence. Le médecin légiste Fiona Wilcox a alerté sur la présence d’un mélange d’ADN dans certains cercueils, preuve d’erreurs graves dans la procédure. La compagnie Air India, quant à elle, a indiqué qu’elle n’était pas responsable de cet aspect, la responsabilité revenant aux autorités hospitalières et d’intervention indiennes.
Une crise humanitaire et diplomatique mêlée à une visite officielle
Les familles concernées dénoncent une gestion catastrophique, soulignant un manque flagrant de transparence et de responsabilité des autorités.
Ces révélations interviennent alors que le Premier ministre indien Narendra Modi s’apprête à effectuer une visite officielle de deux jours au Royaume-Uni, pour des rencontres avec son homologue britannique Keir Starmer, et pour la signature d’un accord de libre-échange. Les familles espèrent que cette affaire sera abordée dans le cadre des discussions, afin d’exiger des garanties sur la gestion des victimes et de leur identification.
Ce drame humain soulève également des questions sur la responsabilité de la compagnie aérienne, qui a refusé tout commentaire officiel, assurant que l’identification était une tâche effectuée par les autorités hospitalières indiennes. Certains proches se questionnent sur la manière dont les restes ont été traités dans un contexte de chaleur intense (jusqu’à 1500 °C) et de mutilations dues à la violence du crash.
Réaction des familles et enjeux diplomatiques
Lors d’une conférence au Guardian, une victime a déclaré : « Nous avons été laissés dans l’incertitude, certains n’ont pas la moindre idée de qui se trouve dans le cercueil de leur proche. C’est un véritable cauchemar. » La difficulté d’identification, exacerbée par un processus de récupération chaotique, renforcera sans doute la pression sur les autorités indiennes pour garantir une gestion plus rigoureuse à l’avenir.
En amont de la visite de Narendra Modi, ces questions d’identification et de responsabilité sont devenues un point sensible, avec des familles qui ont alerté députés et services diplomatiques britanniques, espérant que leur situation sera traitée avec la diligence nécessaire.
Les collectivités concernées s’interrogent aussi sur la transparence des opérations de récupération et d’identification, soulignant que les délais, la violence du crash et les conditions de l’intervention compliquent toute certitude quant à la fiabilité des dépouilles restituées.