Le procès de Jair Bolsonaro, ancien président brésilien, connaît une escalade préoccupante, avec des mesures judiciaires strictes qui le placent sous pression. Accusé de tentative de coup d’État et de conduite susceptible d’entraver la justice, Bolsonaro voit désormais sa liberté compromise, notamment à travers le port d’un bracelet électronique et une interdiction formelle d’utiliser les réseaux sociaux.
Une condamnation judiciaire accentuée
Le juge de la Cour suprême, Alexandre de Moraes, a justifié ces mesures en reprochant à Bolsonaro, âgé de 70 ans, d’inciter avec son fils Eduardo Bolsonaro à des actions hostiles contre le Brésil, notamment en lien avec les États-Unis. Il l’accuse également d’avoir tenté de faire obstruction au procès en diffusant des déclarations qui ont été rapidement relayées sur plusieurs plateformes numériques, malgré une interdiction formelle de diffusion.
Lors d’une audience décisive, le magistrat a confirmé que Bolsonaro, qui a également été menacé d’arrestation immédiate en cas de non-respect des mesures, avait participé à une forme de « chasse aux sorcières ». La Cour a validé la décision de Moraes à quatre voix contre une, renforçant le contrôle judiciaire exercé sur l’ancien président, tout en dénonçant ce qu’elle considère comme une censure de la justice. En réponse, Bolsonaro a montré son mécontentement en exhibant le bracelet électronique qu’il est contraint de porter, révélant une dégradation marquante de sa situation judiciaire.
Conflits diplomatiques et implications politiques
Les tensions diplomatiques entre le Brésil et les États-Unis s’accentuent dans ce contexte judiciaire. Donald Trump, le président américain, a menacé le gouvernement brésilien de droits de douane supplémentaires de 50 % à partir d’août, dénonçant ce qu’il qualifie comme une « chasse aux sorcières » à l’encontre de Bolsonaro, allié de longue date. La réaction de Luiz Inacio Lula da Silva, président actuel, ne s’est pas faite attendre, qualifiant cette démarche de « chantage inacceptable ».
Par ailleurs, Jair Bolsonaro, sous le coup d’accusations pour avoir tenté d’assurer un maintien autoritaire au pouvoir, risque une peine maximale de plus de 40 ans de prison. La procédure judiciaire l’a également déclaré inéligible jusqu’en 2030 pour des faits de désinformation liés au système de vote électronique de 2022. Bolsonaro, qui revendique une amnistie large, espère pouvoir faire annuler cette inéligibilité pour pouvoir se présenter lors de la présidentielle de 2026.
Ce contexte judiciaire tendu s’inscrit dans une crise politique et diplomatique profonde, marquée par des accusations de manipulations, de tentative d’entrave à la justice, et des rivalités internationales exacerbées. La situation de Bolsonaro soulève des questions sur l’état de la justice au Brésil et sur le rôle des acteurs politiques dans cette période troublée.