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Le Président congolais Félix Tshisekedi a manqué un sommet virtuel de crise avec le Président rwandais Paul Kagame et d’autres dirigeants régionaux, un événement crucial pour traiter des combats persistants dans la capitale provinciale orientale de Goma. Au lieu de cela, Tshisekedi a pris la parole pour la première fois depuis que des groupes insurgés ont pris le contrôle de la ville lundi.
Un bilan humain en hausse
Au cours des trois derniers jours, l’Alliance du fleuve Congo, prétendument soutenue par le Rwanda, a capturé de vastes zones de Goma, y compris l’aéroport international de Goma. Les habitants accusent les insurgés d’avoir attaqué au moins dix ambassades, de cambrioler des propriétés, de cibler des hôpitaux et de couper des services essentiels tels que l’eau, l’électricité et Internet.
Les affrontements entre les forces congolaises et l’alliance rebelle ont aussi causé la mort de plus de 100 personnes, blessé près de 1 000 autres et déplacé environ 300 000 personnes vivant dans des camps autour de la ville. « Les civils subissent le poids de l’escalade des hostilités », a déclaré Bruno Lemarquis, coordinateur humanitaire des Nations Unies pour le Congo.
Accusations et tensions internationales
Selon l’ONU, il existe des preuves considérables que le Rwanda soutient le groupe rebelle M23, membre de l’Alliance du fleuve Congo. Kinshasa a accusé Kigali d’avoir déployé des troupes dans l’est du Congo pour soutenir les efforts de rébellion. Le Rwanda, quant à lui, rejette ces accusations et blâme les violences récentes sur l’armée congolaise, affirmant qu’elle a violé un accord de cessez-le-feu établi l’année dernière et soutien les restes des forces responsables du génocide rwandais de 1994.
Appels à l’action
La ministre des Affaires étrangères congolaise, Thérèse Kayikwamba Wagner, a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à prendre des mesures urgentes pour empêcher que les affrontements ne se transforment en guerre à grande échelle. Elle a exhorté le conseil à exiger le retrait inconditionnel de toutes les troupes rwandaises du territoire congolais et à introduire des sanctions contre l’armée rwandaise.
Plusieurs gouvernements étrangers ont également appelé à un cessez-le-feu entre les forces congolaises et celles soutenues par le Rwanda. « Nous appelons à un cessez-le-feu immédiat et à la fin de ces combats », a déclaré Dorothy Shea, ambassadrice par intérim des États-Unis, au Conseil de sécurité.
Situation sur le terrain
Plusieurs casques bleus de l’ONU et combattants étrangers ont été pris dans le feu croisé ces derniers jours. Mercredi, l’armée rwandaise a déclaré que plus de 280 mercenaires roumains combattant aux côtés des forces congolaises avaient capitulé face au M23. Cela intervient alors que le groupe insurgé avance vers le sud, en direction de la capitale provinciale voisine de Bukavu, dans une tentative apparente d’étendre son contrôle territorial.
Une escalade inquiétante
Les analystes estiment que la chute de Goma lundi représente la plus grave escalade depuis des années de conflits, rappelant la dernière fois que des rebelles ont contrôlé la ville en 2012. La chute potentielle de Bukavu pourrait constituer une victoire encore plus significative pour le M23, puisqu’aucune rébellion n’a réussi à capturer cette région depuis des décennies.