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Au Japon, la scène politique voit une nouvelle incertitude alors que le Premier ministre Shigeru Ishiba pourrait démissionner suite à une défaite électorale majeure. Lors des élections sénatoriales tenues dimanche, la coalition dirigée par le Parti libéral-démocrate (PLD) a subi une défaite retentissante, perdant sa majorité à la chambre haute du Parlement, ce qui fragilise la position du chef du gouvernement, en poste depuis moins d’un an.
Une débâcle électorale qui secoue le gouvernement
Les résultats de ces élections ont marqué un revers important pour le PLD, avec seulement 47 sièges sur 125 renouvelés, bien en-deçà de la majorité requise. La défaite a été accentuée par une montée en puissance de partis marginaux, notamment le parti anti-immigration Sanseito, qui prône le slogan « le Japon d’abord ». La coalition, qui inclut également le parti centriste Komeito, a ainsi perdu sa majorité sénatoriale, laissant place à une opposition plus fragmentée et imprévisible.
Les causes de la crise politique
Les Japonais ont majoritairement exprimé leur mécontentement face à une série de scandales touchant le PLD, combinés à une inflation persistante et une envolée des prix, notamment celui du riz. La popularité de Shigeru Ishiba a chuté, notamment en raison des difficultés économiques et de la gestion des crises internes. Selon plusieurs sondages, seulement 39 % des citoyens soutiennent encore le gouvernement actuel. La faiblesse du leadership du Premier ministre aggrave les tensions, d’autant plus que ses tentatives pour se présenter à plusieurs reprises à la tête du parti, sa dernière tentative datant de septembre 2024, n’ont pas abouti à stabiliser sa position.
Une décision en suspens et des pressions croissantes
Face à cette situation, la question de sa démission devient centrale. Des sources proches du gouvernement rapportent que Shigeru Ishiba aurait initialement prévu de démissionner d’ici à la fin août, surtout après l’annonce d’un accord commercial avec les États-Unis, visant à réduire les surtaxes douanières imposées au Japon. La négociation, qui a abouti à une réduction de ces surtaxes de 25 % à 15 %, n’a pas apaisé l’exaspération au sein de son parti.
Malgré ces révélations, Ishiba a nié toute intention immédiate de démissionner, insistant sur le fait qu’aucune décision n’était encore prise. Il aurait souhaité attendre le retour du négociateur américain, Ryosei Akazawa, pour faire le point sur l’accord, avant de discuter de son avenir politique. La pression pour le remplacer s’intensifie dans un contexte où la majorité du parti semble sceptique quant à la stabilité future du gouvernement.
Les perspectives pour l’avenir
Avec l’incertitude planant sur son départ, certains analystes pensent que Shigeru Ishiba pourrait annoncer sa démission dans les prochaines semaines, surtout si la détérioration économique se poursuit et que l’opposition continue à gagner du terrain. La fragilité de la majorité et la montée des voix critiques au sein du parti pourraient accélérer cette décision. Les scénarios restent ouverts, mais la donne politique japonaise paraît plus instable que jamais, avec des enjeux économiques et diplomatiques à surveiller de près.