Une crise éducative secoue le sud de l’Aveyron, avec une mobilisation grandissante des parents d’élèves face à la réduction prévue du nombre d’enseignants dans plusieurs écoles, notamment à Saint-Georges de Luzençon et Millau. Ces suppressions de postes, annoncées à la dernière minute, suscitent une opposition farouche dans une région où la vitalité des écoles est déjà fragilisée.
Une décision soudaine et contestée
Les autorités éducatives ont annoncé la suppression d’un poste dans l’école de Saint-Georges de Luzençon à la fin de l’année scolaire, provoquant une levée de boucliers chez les parents et la municipalité. Selon Amerine Gal, représentante de l’Association des Parents d’Élèves (APE), cette décision, tombée « à la dernière minute », ne correspond pas aux pratiques habituelles, puisque les décisions concernant les postes sont normalement prises en mars. La crainte principale réside dans l’augmentation du nombre d’élèves par classe, passant de 19 à 24, ce qui risque d’accroître la surcharge et de dégrader la qualité de l’enseignement.

Les élus locaux, notamment Esther Chureau, maire adjointe, dénoncent un « revirement incompréhensible » et rappellent que la commune, située en zone de revitalisation rurale (ZRR), devrait être protégée contre ces suppressions d’emplois. Pour elle, l’argument de la baisse démographique de l’académie ne justifie pas ces mesures, d’autant plus que le territoire connaît un développement, notamment avec la croissance de l’hôpital local et de nouveaux projets immobiliers.
Une mobilisation qui s’organise
Les parents d’élèves ne comptent pas en rester là. Une manifestation est prévue le lundi 23 juin devant l’inspection académique de Rodez, où doit être entérinée la nouvelle carte scolaire pour l’ensemble de l’Aveyron. Les habitants, déjà mobilisés à Saint-Rome-de-Cernon et Millau, craignent que ces réductions de postes ne se traduisent par des classes surchargées et un affaiblissement du système éducatif local.
Particulièrement inquiet, le syndicat SNES-FSU met en avant la création annoncée de postes de remplaçants et dans l’enseignement spécialisé, mais les parents redoutent surtout la fermeture de classes existantes. La prochaine réunion du Conseil Départemental de l’Éducation Nationale (CDEN), programmée pour le 23 juin, pourrait confirmer ou infirmer ces tendances. La majorité des acteurs locaux espèrent que ces ajustements seront révisés, en tenant compte en priorité de la situation démographique et des projets locaux.