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Face à une crise de pollution sans précédent, plusieurs communes du Grand Est, notamment dans la Meuse et les Ardennes, voient leur accès à l’eau potable fortement restreint en raison de la présence alarmante de PFAS, communément appelés « polluants éternels ».
Une interdiction de consommation d’eau du robinet étendue dans la région
Depuis début juillet, la consommation d’eau du robinet dans plusieurs villages du département de la Meuse a été interdite, affectant près de 620 habitants répartis dans les communes de Juvigny-sur-Loison, Louppy-sur-Loison, Han-lès-Juvigny et Remoiville. La préfecture a précisé que cette décision faisait suite à la détection de taux de PFAS supérieurs à la limite légale de 100 nanogrammes par litre (ng/l), certains dépassant de 3 à 27 fois cette valeur, jusqu’à atteindre 2 729 ng/l à Villy, dans les Ardennes, un record national.
Une contamination multifactorielle et préoccupante
Les PFAS, utilisés depuis le milieu du XXe siècle dans la fabrication de poêles antiadhésives, vêtements imperméables ou cosmétiques, sont qualifiés de « polluants éternels » en raison de leur forte persistance dans l’environnement. Leur présence dans l’eau potable soulève des inquiétudes sanitaires majeures, car ils ont été associés à des risques accrus de cholestérol, cancers, troubles de la fertilité ou encore à des effets sur le développement du fœtus.
Dans ces régions, la pollution pourrait provenir de l’épandage, sur des terrains agricoles proches des captages d’eau, de boues papetières potentiellement contaminées par ces substances. La préfecture de la Meuse indique que cette origine reste à confirmer, mais souligne que la contamination requiert des mesures d’urgence.
Réactions et mesures des autorités
Les autorités locales ont annoncé que la distribution d’eau embouteillée serait organisée pour les populations concernées, afin de pallier cette interdiction. La préfecture des Ardennes prévoit également d’étendre ces mesures à 17 communes, où les taux de PFAS sont jusqu’à 27 fois supérieurs à la limite légale. La récente loi adoptée en début d’année, intégrant la surveillance des PFAS dans le contrôle sanitaire des eaux potables, montre la volonté de mieux encadrer cette problématique.
Le phénomène met en lumière la difficulté à éliminer ces substances, qui ont été massivement utilisées dans l’industrie, et soulève des enjeux majeurs pour la régulation de la qualité de l’eau. La persistance des PFAS dans l’environnement continue d’alimenter le débat sur l’impact des activités industrielles sur la santé humaine et la nécessité d’adopter des mesures préventives plus strictes.