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En 2024, le secteur de l’importation de voitures en Israël a connu un effondrement dramatique, selon un rapport de l’Autorité des transports et des ports. Les chiffres révèlent une baisse inquiétante de 19,5 % par rapport à l’année précédente, avec seulement 277 455 véhicules déchargés cette année, contre 344 783 en 2023.
Gestion chaotique et fermeture de port
Ce déclin sévère n’est pas un simple phénomène passager, mais le résultat d’une gestion désastreuse des opérations d’importation. En 2023, les importateurs avaient anticipé une hausse des taxes sur les véhicules électriques et avaient donc importé massivement, entraînant un surstockage et une confusion dans la distribution. Face à cette situation, les importateurs ont choisi de réduire brusquement les importations en 2024, provoquant ainsi une pénurie notable sur le marché.
Un autre facteur aggravant a été la fermeture totale du port d’Eilat à cause des conflits en cours, notamment la guerre en cours à Gaza. Ce blocus a eu un impact dévastateur sur le secteur de l’importation de voitures, avec aucune voiture déchargée à Eilat pendant toute l’année 2024, créant de graves ralentissements logistiques et faisant grimper les coûts d’importation.
Un port de Haïfa en pleine expansion
Dans ce contexte chaotique, le port de Haïfa a été le seul à tirer son épingle du jeu avec une augmentation remarquable de 65 % du nombre de voitures importées, atteignant 134 195 véhicules en 2024, contre 81 243 l’année précédente. Cependant, cette hausse ne reflète pas une amélioration du marché, mais plutôt un besoin de rediriger les importations en raison de la paralysie d’Eilat.
Un responsable du port a déclaré : « Haïfa est devenu la seule porte d’entrée pour l’importation de voitures. Ce n’est pas un succès véritable, mais un simple palliatif à l’effondrement des autres ports. Si cette situation perdure, nous pourrions faire face à d’énormes problèmes opérationnels dans les mois à venir. »
Le port d’Ashdod en difficulté
Pour sa part, le port d’Ashdod n’a pas réussi à enregistrer une amélioration significative, malgré une légère augmentation de 8 % du nombre de voitures importées, avec un total de 124 812 véhicules en 2024 contre 114 042 en 2023. Toutefois, ces chiffres sont loin des niveaux de 2022, où 135 035 voitures avaient été déchargées, indiquant une tendance négative continue.
Le « port du Golfe » à Haïfa, qui était censé atténuer la crise, a également échoué à produire un impact significatif, n’ayant géré que 18 438 véhicules, un chiffre dérisoire comparé aux autres installations portuaires.
Vers une crise imminente ?
Les prévisions pour le secteur ne sont pas prometteuses. Les analystes mettent en garde contre une propagation de la pénurie de véhicules et une flambée des prix si le désordre logistique perdure. Bien que le port de Haïfa profite de la situation actuelle, cela demeure une solution temporaire susceptible de s’effondrer à tout moment si les dysfonctionnements persistent.
David Rosenberg, expert en transport maritime, a averti : « À moins que des mesures urgentes ne soient prises pour redémarrer Eilat et améliorer la gestion des opérations d’importation, nous pourrions nous retrouver face à une crise sans précédent dans le secteur automobile en 2025. »
