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La gastronomie suisse traverse une crise de personnel alarmante, illustrée par la démission du chef Stephan Peters, responsable du restaurant Rosenburg à Wolfhausen, qui a dû fermer ses portes faute de personnel qualifié.
Une fermeture due au manque de personnel
Depuis samedi, le restaurant Rosenburg, réputé avec ses 13 points au Gault-Millau, est fermé. Stephan Peters, le directeur et chef cuisinier, a été contraint de prendre cette décision après avoir travaillé même en étant malade. « J’ai mis ma santé en jeu », déclare-t-il, expliquant que le manque de personnel compétent l’a poussé à cette extrémité.
Des témoignages poignants
La situation est similaire pour d’autres restaurateurs suisses. Robin Leutwiler, propriétaire du Steinerhof à Urdorf, a récemment annoncé la fermeture de son établissement, qui aura lieu à la fin du mois de février. Lui et sa femme, Cristiana, renoncent à leur rêve après six ans de dur labeur, incapable de concilier vie de famille et horaires de travail épuisants de 14 heures par jour.
Leutwiler explique que, en raison du manque de personnel qualifié, il a souvent dû travailler seul, se retrouvant à jongler entre la cuisine et les tâches administratives jusqu’à tard dans la nuit.
Des conditions de travail insoutenables
Stephan Peters, également atteint d’un bras cassé, illustre cette réalité difficile. « J’étais en congé maladie à 100 % et j’ai pourtant travaillé à 100 %, » avoue-t-il, soulignant l’absence de main-d’œuvre qui l’a contraint à servir des clients avec un bras gauche seulement, une semaine après sa blessure. Cette situation l’a mené à conclure qu’il ne pouvait plus continuer ainsi, ayant travaillé trois années sans profit.
Vers une nécessaire réforme du secteur
Peters appelle à une réforme pour rendre les emplois dans la gastronomie plus attractifs, suggérant des modèles de travail alternatifs et des augmentations salariales. Cependant, il exprime des réserves quant à la volonté des clients de payer plus pour compenser ces hausses de salaires. « La clientèle est-elle prête à accepter des prix plus élevés pour compenser les augmentations de salaire? » s’interroge-t-il, mettant en lumière le conflit entre les attentes des consommateurs et la viabilité économique des restaurants.