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Modi annule sa visite en Arabie saoudite après un attentat meurtrier au Kashmir
Le Premier ministre indien Narendra Modi a interrompu sa visite en Arabie saoudite pour rentrer à New Delhi ce mercredi matin suite à une attaque meurtrière survenue la veille dans la région de Jammu-et-Cachemire, sous contrôle indien. L’attaque, qui a visé des touristes, a fait plusieurs morts et blessés, sans qu’aucun groupe n’en revendique la responsabilité.
Les forces de sécurité indiennes ont lancé une vaste opération pour traquer les auteurs de cette attaque, la plus violente dans la région depuis l’an 2000. Selon des témoins sur place à Pahalgam, une destination touristique située à environ 90 kilomètres de Srinagar, la capitale estivale de cette région à majorité musulmane, la présence des forces de l’ordre est particulièrement renforcée.
Un bilan lourd et une réaction immédiate
Selon l’agence de presse indienne Press Trust of India, Modi a écourté sa visite de deux jours en Arabie saoudite pour revenir en urgence à New Delhi. Dès son arrivée, il a rencontré les hauts responsables de la sécurité et promis de traduire les responsables de cet acte odieux en justice.
La ministre des Finances, Nirmala Sitharaman, a également interrompu sa visite aux États-Unis et au Pérou pour soutenir la population indienne dans cette période difficile.
Des sources policières ont indiqué que 26 personnes ont été tuées et 37 autres blessées, certaines grièvement, après que des assaillants armés ont ouvert le feu sur un resort touristique. Quatre assaillants, au minimum, ont tiré à bout portant sur des dizaines de touristes, dont la majorité des victimes sont des Indiens. Au moins 24 corps ont été récupérés sur les lieux, tandis que deux personnes sont décédées en route vers l’hôpital.
Déclarations des survivants et intensification des recherches
Une survivante a raconté que des hommes en tenue militaire sont sortis des forêts avoisinantes vers une prairie où les touristes se détendaient, sans que personne ne se doute de leur véritable identité, les prenant initialement pour des policiers. Ils sont restés au moins vingt minutes à tirer sans relâche.
Une autre victime a relaté que les assaillants avaient demandé à ses proches de réciter l’appel à la prière avant de reprendre les tirs sur son père et son oncle.
Le ministre de l’Intérieur indien Amit Shah s’est immédiatement rendu à Srinagar pour superviser les opérations de sécurité et a promis que les coupables seraient sévèrement punis.
Le Premier ministre régional Omar Abdullah a qualifié l’attaque de « plus grave » que toutes celles visant des civils dans la région ces dernières années. De son côté, le grand religieux Mirwaiz Umar Farooq a condamné la violence, soulignant qu’elle contredit les valeurs d’accueil et de chaleur du Cachemire envers ses visiteurs.
Rahul Gandhi, leader de l’opposition, a dénoncé l’attentat et appelé le gouvernement Modi à assumer ses responsabilités plutôt que de prétendre que la situation est normale.
Solidarité internationale
Le président américain Donald Trump a contacté Narendra Modi pour exprimer son soutien total à l’Inde et sa volonté de voir les auteurs de cet acte atroce traduits en justice rapidement. Sur les réseaux sociaux, Trump a qualifié les nouvelles venant du Kashmir de « très inquiétantes » et a affirmé la ferme opposition des États-Unis au terrorisme aux côtés de l’Inde.
Le vice-président américain J.D. Vance, en visite en Inde au moment des faits, a décrit l’attaque comme un « attentat terroriste dévastateur », exprimant son soutien et ses prières aux victimes.
Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a également affirmé que les États-Unis se tiennent aux côtés de l’Inde.
Fait notable, l’attaque est survenue un jour après la rencontre entre Modi et le vice-président américain à New Delhi, et rappelle un attentat similaire en mars 2000, qui avait coûté la vie à 36 personnes, à la veille d’une visite du président Bill Clinton.
Le président russe Vladimir Poutine, la Première ministre italienne Giorgia Meloni ainsi que la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont également condamné l’attaque et affirmé leur soutien à l’Inde.
Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a fermement condamné l’attaque, rappelant que toute violence contre les civils est inacceptable en toutes circonstances.
Un conflit aux racines complexes
Depuis 1989, des groupes armés dans la région de Jammu-et-Cachemire s’opposent au gouvernement indien, avec le soutien d’une partie de la population musulmane locale. Leur objectif est soit l’indépendance de la région, soit son rattachement au Pakistan, conformément aux résultats d’un référendum historique sur son statut.
L’Inde qualifie cette insurrection de « terrorisme soutenu par le Pakistan », accusation rejetée par Islamabad. Nombre de Cachemiris considèrent ce combat comme une lutte légitime pour la liberté. Des dizaines de milliers de civils, combattants et forces de sécurité ont péri dans ce conflit.
Près de 500 000 soldats indiens sont déployés en permanence dans la région. Depuis la suppression en 2019 de l’autonomie limitée accordée au Cachemire par le gouvernement Modi, les affrontements ont diminué dans la vallée du Cachemire mais se poursuivent dans des zones reculées du Jammu, notamment Rajouri, Poonch et Kathua, où les forces indiennes subissent des attaques meurtrières.
Cette région attire chaque année des millions de visiteurs profitant d’une « paix étrange » maintenue par un maillage serré de points de contrôle, véhicules blindés et patrouilles militaires. New Delhi a fortement encouragé le tourisme, le présentant comme un signe de retour à la normalité.