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Un policier tué à Tripoli lors des manifestations
Le gouvernement d’union nationale en Libye a annoncé la mort d’un policier à Tripoli, survenue dans le contexte des manifestations réclamant la démission de l’exécutif. Selon un communiqué officiel publié tard vendredi soir, l’agent de sécurité a été touché par des tirs provenant d’individus non identifiés alors qu’il assurait la protection du siège du Conseil des ministres. Il est décédé des suites de ses blessures.
Le gouvernement a également indiqué qu’un groupe infiltré parmi les manifestants avait tenté de prendre d’assaut le bâtiment du Conseil des ministres. Une vidéo diffusée montre des actes de vandalisme sur une partie du mur d’enceinte du bâtiment.
Manifestations et affrontements à Tripoli
Des dizaines de manifestants se sont rassemblés devant le siège du Conseil des ministres pour exiger la chute du gouvernement dirigé par Abdul Hamid Dbeibah. Les forces de sécurité et militaires sont intervenues pour disperser la foule en tirant des balles en l’air.
Au même moment, la place des Martyrs, au centre de Tripoli, a accueilli des centaines de personnes venues des régions occidentales du pays. Ces manifestants réclamaient la fin du gouvernement actuel et s’opposaient à la reprise des combats dans la capitale.
- Les slogans hostiles à Dbeibah et à d’autres responsables gouvernementaux ont été largement scandés.
- Les protestataires ont également demandé l’organisation d’élections.
Soutien à l’autorité gouvernementale à Misrata
En contraste avec les manifestations de Tripoli, la ville de Misrata, située à 200 kilomètres à l’est de la capitale, a vu se dérouler une manifestation en faveur du gouvernement d’union nationale. Les participants ont exprimé leur appui aux institutions officielles, notamment aux forces de sécurité et militaires, et ont appelé à préserver la légitimité de l’exécutif.
Ils ont également rejeté l’instauration du chaos dans Tripoli.
Contexte des affrontements récents
Ces manifestations surviennent après les affrontements les plus violents enregistrés à Tripoli depuis plusieurs années. Les combats ont éclaté lundi dernier à la suite de l’assassinat du chef de l’Unité de soutien à la stabilité, Abdul Ghani Al-Kikli, également connu sous le surnom de Ghneiwa.
Plusieurs groupes armés ont participé aux combats, certains étant fidèles au gouvernement d’union nationale, d’autres proches du Conseil présidentiel. Selon les Nations unies, au moins huit personnes ont perdu la vie lors de ces affrontements.
Démissions de plusieurs responsables gouvernementaux
Dans le sillage des manifestations, plusieurs responsables du gouvernement, dont trois ministres et des secrétaires d’État, ont présenté leur démission. Cette action est directement liée aux contestations à Tripoli demandant la chute du gouvernement d’union nationale.
- Ramadan Abu Janah, vice-Premier ministre et ministre par intérim de la Santé.
- Badr Eddine Al-Toumi, ministre de l’Administration locale.
- Abu Bakr Al-Ghawi, ministre du Logement.
- Mohamed Al-Hweij, ministre de l’Économie et du Commerce.
Les démissionnaires ont justifié leur décision par leur volonté de s’aligner avec la population et de privilégier l’intérêt général.
Deux d’entre eux ont confirmé leur départ via les réseaux sociaux, selon des médias locaux.
Réponse officielle du gouvernement
Le gouvernement a réagi en affirmant que les informations circulant sur les réseaux sociaux concernant des démissions ne reflètent pas la réalité. Il a précisé que toute décision officielle doit être annoncée exclusivement par les canaux institutionnels et non par des publications non vérifiées.
Instabilité persistante depuis 2011
Depuis la chute du régime en 2011, la Libye est confrontée à une instabilité politique et sécuritaire chronique. Les divisions profondes entre factions empêchent la tenue d’élections générales inclusives, maintenant ainsi une situation fragile et volatile dans le pays.