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Crise et incertitudes des pêcheurs à La Turballe face aux quotas et biodiversité

by Sara
Crise et incertitudes des pêcheurs à La Turballe face aux quotas et biodiversité
France

À La Turballe, alors que le jour peine à se lever sur le golfe de Gascogne, le chalut du *Magayant* oscille au-dessus du pont, chargé de poissons argentés. Protégés par leurs cirés contre les embruns, trois marins s’affairent à immobiliser le filet vert et à déverser sa capture sur le sol humide du bateau. Les poissons, principalement des merlus et chinchards, seront bientôt triés, conditionnés et refroidis pour être vendus à la criée le lendemain au port de La Turballe, en Loire-Atlantique.

Une pêche difficile au large de Belle-Île-en-Mer

Au poste de manœuvre du treuil, David Le Huche, 39 ans et plus de vingt ans d’expérience en mer, constate une prise décevante : « Ce n’est pas notre grosse saison. Là, on fait surtout bouillir la marmite. » La pesée confirme ses impressions : 180 kilogrammes de merlus, accompagnés d’une quantité deux fois moindre de chinchards. « D’habitude, c’est plus. Il faudrait qu’on pêche au moins deux ou trois fois ça », déplore Anthony Le Huche, patron du *Magayant*. Sur le chalutier de 22,80 mètres, aux côtés de David, se trouvent ses deux fils, Roman et Théo, ainsi que Loan, l’apprenti.

Dans le cockpit vitré, où il enregistre électroniquement les prises, Anthony scrute l’obscurité où le *Magayant* progresse en tandem avec le navire *Tangaroa*, avec lequel il remorque le filet. « C’est une nuit très très moyenne. Mais c’est comme ça, c’est la pêche. »

Une profession confrontée à une crise majeure

Les pêcheurs de La Turballe sont aujourd’hui confrontés à une situation alarmante. Les quotas de pêche imposés pour préserver la biodiversité marine réduisent significativement leurs captures, aggravant une activité déjà fragilisée par les changements océaniques et les pressions économiques. La difficulté à atteindre des prises suffisantes menace directement la survie des chalutiers et des familles qui en dépendent.

Les quotas sont au cœur des débats, car ils conditionnent la quantité maximale de poissons autorisée à être pêchée. Si ces mesures sont essentielles pour protéger les stocks, elles suscitent une inquiétude grandissante parmi les professionnels. La pêche durable, respectueuse de l’environnement, nécessite un équilibre délicat entre exploitation et conservation, un défi que les marins de La Turballe tentent de relever chaque jour malgré les incertitudes.

Entre adaptation et incertitudes

Face à ces contraintes, les pêcheurs multiplient les efforts pour optimiser leurs sorties en mer, mais les résultats restent souvent en deçà des attentes. Les saisons se succèdent avec des captures fluctuantes, et l’avenir de la pêche locale demeure incertain. Le Golfe de Gascogne, riche en biodiversité, est particulièrement sensible aux variations climatiques et aux pressions anthropiques, ce qui pèse lourdement sur les conditions de travail des marins.

La préservation des espèces marines passe par un engagement collectif, mais pour les pêcheurs, cela signifie aussi accepter des restrictions qui impactent leur quotidien et leur revenu. Dans ce contexte, la recherche d’un modèle économique viable et respectueux de la biodiversité est une priorité pour maintenir la pérennité de la pêche à La Turballe.

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source:https://www.lemonde.fr/planete/article/2025/04/26/a-la-turballe-des-pecheurs-lasses-d-etre-diabolises_6600196_3244.html

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