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Crise politique aux Pays-Bas : Wilders quitte la coalition et provoque des élections

by charles
Wilders fait tomber la coalition aux Pays-Bas
Pays-Bas

Le paysage politique néerlandais traverse une période de turbulences après la décision de Geert Wilders, leader du Parti pour la liberté (PVV), de retirer son parti du gouvernement de coalition. Ce retrait, qui survient dans un contexte de tensions croissantes sur la politique d’immigration, entraîne la chute de la majorité parlementaire en place et ouvre la voie à de potentielles élections anticipées.

Les événements ont été déclenchés par un différend sur la mise en œuvre d’un plan durcissant la politique migratoire. Wilders, fervent opposant à l’accueil des demandeurs d’asile, avait menacé de faire tomber la coalition si ses propositions, comprenant la fermeture des frontières aux demandeurs d’asile, le renforcement des contrôles frontaliers et l’expulsion des personnes à double nationalité reconnues coupables, n’étaient pas adoptées dans les semaines. Lors d’une allocution sur le réseau social X, il a déclaré : « Pas de signature pour notre plan sur l’asile… Le PVV quitte la coalition », marquant ainsi une rupture définitive avec ses partenaires.

Une coalition fragile mise à mal

Depuis sa victoire surprise lors des élections de novembre 2023 avec 37 sièges sur 150, le PVV de Wilders constituait la première force politique. Son influence s’était renforcée dans un contexte européen où les partis d’extrême droite gagnent du terrain, à l’image de l’Allemagne et du Portugal. Cependant, ses ambitions de gouverner directement avaient été freinées par ses partenaires de coalition qui bloquaient sa nomination au poste de Premier ministre, préférant confier le gouvernement à Dick Schoof, un technocrate sans affiliation politique.

Ce rejet de Wilders et la rupture du consensus gouvernemental laissent maintenant la place à une période d’incertitude politique. La majorité parlementaire étant désormais fragilisée, les parlementaires ont évoqué la possibilité de nouvelles élections, après la pause estivale. D’ailleurs, le leader du VVD, Dilan Yesilgoz, a dénoncé la décision de Wilders comme étant « irresponsable » et susceptible de favoriser l’émergence de partis de gauche.

Un contexte européen de plus en plus hostile à l’immigration

Cette crise néerlandaise s’inscrit dans un mouvement plus large de montée des extrêmes en Europe. Partout sur le continent, les partis d’extrême droite, comme l’AfD en Allemagne ou Chega au Portugal, voient leur influence croître. La volonté de Wilders d’imposer une politique migratoire stricte, rappelant parfois celle prônée par Donald Trump, reflète une tendance de fond pour une partie de l’électorat néerlandais, désireux de limiter l’immigration et de renforcer la sécurité nationale.

Ce départ intervient également à quelques semaines d’un sommet de l’OTAN prévu à La Haye, où la stabilité politique est particulièrement surveillée, le gouvernement néerlandais étant prévu n’opérer qu’en mode affaires courantes. La crise pourrait avoir des répercussions sur la capacité des Pays-Bas à respecter leurs engagements militaires dans un contexte de tensions accrues en Europe et en Ukraine.

Alors que Wilders continue à mobiliser ses supporters et à critiquer la gestion migratoire du gouvernement, la situation reste très incertaine, et le paysage politique néerlandais pourrait profondément se modifier lors des prochains scrutins.

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