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Crise politique en Corée du Sud : le Parlement bloque la loi martiale

by Sara
Corée du Sud

La Corée du Sud a traversé une crise politique sans précédent durant la nuit du mardi 3 au mercredi 4 décembre, marquée par l’annonce soudaine d’une loi martiale. Cette mesure, proclamée par le président Yoon Suk Yeol dans un discours télévisé inattendu, visait à protéger le pays, mais a suscité une vive opposition.

Loi martiale contre les « forces communistes nord-coréennes »

L’allocution de Yoon Suk Yeol, mardi 3 décembre 2024.

A 22 h 25 (heure de Séoul), le président Yoon a déclaré : *« Je déclare la loi martiale pour protéger la République de Corée libre de la menace des forces communistes nord-coréennes, pour éradiquer les abjectes forces antiétatiques pro-nord-coréennes qui mettent à sac la liberté et le bonheur de notre peuple, et pour protéger l’ordre constitutionnel libre »*.

Il a critiqué le parti d’opposition, affirmant qu’il paralysait le gouvernement. Cependant, aucune menace concrète de la part de la Corée du Nord n’a été spécifiquement mentionnée.

La dernière proclamation de la loi martiale en Corée du Sud datait du 17 mai 1980, lors d’un coup d’État militaire. Ce précédent historique, où des milliers de manifestants avaient été réprimés, pèse lourd dans la mémoire collective du pays.

Activités politiques interdites, Parlement sous scellés

Des soldats essaient d’entrer dans l’Assemblée nationale, à Séoul, mercredi 4 décembre 2024.

Suite à l’annonce, toutes les activités politiques ont été interdites et les médias soumis à un contrôle strict. Le chef de l’armée, Park An-su, a indiqué dans un communiqué que *« toute personne violant la loi martiale peut être arrêtée sans mandat »*.

Des hélicoptères ont également été déployés autour du Parlement, alors que des centaines de manifestants se sont rassemblés pour s’opposer à cette mesure.

Le Parlement bloque la loi martiale, l’armée refuse

La réaction des responsables politiques a été immédiate, notamment celle de Han Dong-hoon, chef du Parti du pouvoir populaire (PPP), qui a qualifié la décision de *« mauvaise »*. Lee Jae-myung, leader du Parti démocratique, a, quant à lui, dénoncé l’annonce de Yoon comme *« illégale et inconstitutionnelle »*.

Dans la soirée, l’Assemblée nationale a voté pour demander au président de lever la loi martiale. Sur 300 membres, 190 étaient présents, et tous ont voté pour la motion. Le président de l’Assemblée a déclaré que la proclamation de la loi martiale était devenue *« nulle et non avenue »*.

Mercredi matin, le président Yoon a finalement reconnu la demande de l’Assemblée nationale et a ordonné le retrait des militaires déployés.

En toile de fond, des discussions budgétaires dans l’impasse

La situation se déroule dans un contexte de tensions budgétaires entre le PPP et le Parti démocratique, qui n’ont pas réussi à s’accorder sur le projet de budget pour l’année prochaine.

Le président a également évoqué une motion visant à destituer certains procureurs, ce qui a encore intensifié les tensions politiques.

Une situation scrutée à l’international

La situation en Corée du Sud est suivie de près par la communauté internationale. Le gouvernement américain a déclaré suivre le développement de la situation, espérant une résolution pacifique des différends politiques.

De même, le Royaume-Uni et la Chine ont appelé leurs ressortissants à faire preuve de prudence face aux manifestations. Les inquiétudes internationales soulignent l’importance stratégique de la Corée du Sud dans la région.

Les déclarations des représentants de l’ONU et de la Russie ajoutent à la tension, chacun notant l’importance de surveiller l’évolution d’une situation jugée alarmante.

Corée Du Sud | Loi Martiale | Yoon Suk Yeol | Crise Politique

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