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François Bayrou a engagé la responsabilité de son gouvernement devant l’Assemblée nationale, invoquant le surendettement France comme une menace pour l’avenir du pays, au moment où un vote de confiance décisif est attendu lundi 8 septembre.
François Bayrou alerte surendettement France lors du vote de confiance du 8 septembre
Le Premier ministre a choisi de soumettre une déclaration de politique générale au vote des députés, conformément à l’article 49 alinéa 1 de la Constitution. Il s’exprimera à 15h à l’Assemblée nationale ; la ministre de l’Éducation, Elisabeth Borne, lira son discours devant le Sénat. Le scrutin est prévu aux alentours de 19h. En cas d’échec, la défaite entraînerait la chute du gouvernement et l’ouverture d’une nouvelle crise politique.
François Bayrou a présenté cet exercice comme une « épreuve de vérité » qu’il dit avoir « voulue », demandant aux députés leur « soutien » pour « faire face au surendettement », un terme qu’il estime mettre « le pronostic vital » du pays en jeu. Il a résumé la demande adressée à l’hémicycle : « Votre soutien, l’accord minimal sans lequel je ne pourrai pas poursuivre ma mission, je le demande à l’Assemblée nationale sur un seul point : le constat de la situation du pays. La France n’a pas connu de budget en équilibre depuis cinquante-et-un ans. »
Le chef du gouvernement a détaillé une trajectoire budgétaire visant à réduire le déficit public. Il a fixé un objectif : « Atteindre en 2029 le seuil de 3% de déficits publics annuels, seuil à partir duquel la dette n’augmente plus ». Pour atteindre cet objectif, il prévoit 40 milliards d’euros d’économies pour le budget 2026 et appelle à des « efforts modérés » des Français.
Lors de son intervention, Bayrou a également insisté sur l’augmentation rapide du service de la dette : « Chaque année, la France, en plus de l’année précédente, produit pour un montant de 50 milliards d’euros environ. Face à ces 50 milliards en moyenne en 2020, les annuités qu’il nous fallait verser représentaient environ 30 milliards par an. En 2024, c’était 60 milliards, cette année, 67 milliards. (…) Et à la fin de la décennie, dit la Cour des comptes 107 milliards. »
Issue du vote et lignes politiques
L’issue du vote paraît compromise : la gauche et l’extrême droite ont prévenu qu’elles voteront contre François Bayrou. Jordan Bardella, président du Rassemblement national, a déclaré devant l’Assemblée : « Ce n’est pas nous qui renversons ce gouvernement, c’est ce gouvernement qui a décidé lui-même de chuter », évoquant « une journée incertaine pour l’avenir du pays, mais très certaine sur l’issue du vote ». Les Républicains restent divisés : Laurent Wauquiez a indiqué que « les députés LR auront une liberté de vote » et a estimé que le positionnement se partagerait « en moitié‑moitié, à peu près ».
La faiblesse de la majorité rend probable un rejet de la motion de confiance, selon les réactions enregistrées avant le vote. Dans l’hémicycle, les échanges ont été vifs, alternant applaudissements et huées ; face à ces réactions François Bayrou a lancé avec humour : « Si vous criez, je bois. Donc c’est une bonne chose. »
Arguments du Premier ministre et points soulevés
François Bayrou a dressé un tableau des difficultés structurelles qu’il attribue au ralentissement de la production depuis 2000 et à des lacunes dans le système éducatif. Il a évoqué également la crise du logement, l’urgence climatique, les questions de sécurité, les migrations et l’intégration, les déséquilibres territoriaux entre grandes villes et zones rurales, ainsi que des enjeux spécifiques en Outre‑mer. Selon lui, « toutes ces questions sont aujourd’hui soumises (…) à la maîtrise de nos dépenses et au surendettement. »
Sur les jeunes générations, il a affirmé : « J’ai été frappé de vérifier combien les jeunes se sentent générations sacrifiées et disent : ‘Nous n’aurons pas de retraite’ », pour justifier la nécessité d’alléger certaines charges et de redonner confiance aux citoyens afin de « remettre le pays à flot ». Ces propos ont été salués par des applaudissements ponctuels dans l’hémicycle.
Après le vote : réactions attendues
À l’issue du scrutin, plusieurs responsables politiques sont attendus dans les médias pour commenter le résultat. Le ministre de l’Intérieur et président des Républicains, Bruno Retailleau, et Jean‑Luc Mélenchon, fondateur de La France insoumise, doivent répondre aux questions de la journaliste Léa Salamé lors du journal de 20 heures pour réagir au résultat et à ses conséquences politiques.
Le vote de confiance prévu lundi soir constituera un moment politique majeur : il confirmera soit la capacité du gouvernement à poursuivre sa feuille de route budgétaire, soit ouvrira la voie à une recomposition du pouvoir exécutif. Le surendettement et la trajectoire des finances publiques resteront au centre des débats dans les heures qui suivent le scrutin.